Les yeux plus gros que le ventre

Situation inédite, la Xbox One arrivera chez nous avec un an de retard sur nos voisins directs. On s’interroge sur les raisons de ce retard.

Il y a quelques semaines, Microsoft s’est enfin décidé à annoncer la sortie officielle de sa Xbox One dans notre pays. C’est en septembre que les Suisses pourront poser les mains sur la dernière machine de la firme américaine. Sauf que – comme beaucoup l’auront constaté – la console verte est déjà empilée dans nos magasins depuis six mois. A défaut d’une faille spatio-temporelle, il semble que la sortie en novembre dernier de la machine chez nos voisins français, allemands et italiens déborde jusque dans nos échoppes.

C’est pas moi, c’est Kinect

Quel cas de force majeure a-t-il bien pu inciter le géant de l’informatique à perdre une année sur son concurrent dans un territoire acquis à la PlayStation depuis vingt ans ? Officiellement ce sont des problèmes d’implémentation des langues des pays concernés avec la reconnaissance vocale de Kinect qui sont la cause du report. Il semblerait donc que Kinect, malgré ses bonnes notes en espionnage, connaisse quelques difficultés en langues. Si la justification semble plausible pour la plupart des pays de la liste, en ce qui concerne la Suisse et ses langues importées des pays voisins, tout cela paraît quelque peu fantaisiste. Et si Microsoft payait plutôt le prix de son expérience « tout en un » ?

Xbox One

Vous l’aurez peut-être remarqué, la Xbox One n’est plus uniquement une console, elle est l’aboutissement de la stratégie qui a poussé Microsoft à se lancer sur le marché difficile du jeu vidéo il y a treize ans : un moyen de s’imposer sur le juteux marché du salon, comme l’a fait Apple sur celui des téléphones. La « One » se veut une sorte de super-box TV qui proposerait, en plus d’autres services, le jeu vidéo. Seulement voilà, pour pouvoir proposer les retransmissions de la LNA, les applications de replay des chaînes de télé et offrir une compatibilité avec un maximum de box, de nombreux partenariats sont nécessaires avec les entreprises de diffusion nationale et internationale. Ce qui, dans une zone aussi fragmentée que l’Europe, peut rapidement s’avérer extrêmement compliqué. On peut alors aisément en déduire que notre micromarché suisse ne rentre pas dans les priorités du géant de Redmont.

A l’heure des excuses, on ne sera donc pas étonné qu’il soit plus facile de montrer du doigt Kinect que d’expliquer à sa clientèle suisse, majoritairement constituée de joueurs chevronnés, qu’il faut faire preuve de patience pour pouvoir profiter des replays de « Top Chef » sur sa Xbox One.