La mine dépitée, Eduardo (*) a de quoi en avoir ras-le-bol. «C'est la seconde fois que je me fait cambrioler… », confie ce fonctionnaire des Nations Unies qui vit dans une commune résidentielle de Genève. Sa mésaventure ne fera que gonfler les statistiques 2011 de la criminalité, publiées en mars dernier. Pour ce qui est des cambriolages, Genève, Valais et Vaud sont sur le podium avec une poussée respective de 19%, 17% et 14% par rapport à 2010.
Progression des ventes
De quoi favoriser l'explosion de la demande de caméras de surveillance. «Depuis 2006, la progression des ventes est d'environ 20% par an en Suisse, de 10 à 15% pour la Suisse romande», estime Jean-David Chessex, dont la société, alarme-direct.ch, a connu l'année dernière une hausse de 50%! «C'est surtout suite à un cambriolage ou à une tentative avortée que les gens décident de franchir le pas», précise Olivier Jaunin, patron d'Alarme Solutions. Un large choix de caméras, de plus en plus sophistiquées mais faciles à installer, se présente aux particuliers. Qui doivent prévoir au moins un budget de 800 francs. «Il faut miser sur des marques connues telles que Sony, Axis ou Panasonic», conseille Olivier Jaunin.
Vision nocturne
On peut cependant se faire une bonne idée de ce qui est proposé sur le marché avec un modèle d'entrée de gamme: le GSM Eye02 de Jablotron. Cette caméra à vision nocturne infrarouge et microphone intégré pour l'écoute à distance s'enclenche grâce à ses différents détecteurs (de mouvements, de bruits, de vibrations, de bris de verre, etc.). Une batterie assure une autonomie de fonctionnement en cas de panne de courant. L'appareil vous alerte instantanément par SMS, e-mail, et envoie en un seul MMS cinq images en haute résolution. Les photos et les vidéos peuvent être copiées sur une carte SD ou sauvegardées, si on le souhaite, sur un serveur internet mis à disposition par le fabricant. Ces preuves visuelles peuvent aider la police dans sa procédure d'identification et faciliter le remboursement par les assurances. Le système peut être complété par de nombreux modules supplémentaires comme une sirène flash destinée à alerter le voisinage, à défaut de faire fuir l'intrus.
Une caméra configurée
En effet, «si la caméra permet de lever le doute sur la présence d'un cambrioleur, rien ne certifie qu'il prenne ses jambes à son cou dans la seconde; pas sûr que vous preniez le risque d'aller vérifier par vous-même», note Karim Cadamagnani, à la tête de Vidéovox SA. Dans ce cas-là, mieux vaut disposer d'une caméra configurée et reliée à une société de vidéosurveillance. Cette dernière prendra alors les mesures prévues dans le contrat. Eh oui, devenir Big Brother a un coût. Mais c'est toujours mieux que de se faire cambrioler.
* Nom connu de la rédaction