Il échoue sous le sommet, mais sauve une vie!

AVENTURE • Il y a quelques mois, le Lausannois Olivier Racine décidé de partir à l'assaut du Cho Oyou. En échouant à quelques pas de ce sommet himalayens de plus de 8'000 mètres, il a accompli une action encore plus belle: sauver une vie.

  • Le Cho Oyou, le géant himalayen où Olivier Racine a sauvé une vie.

  • Olivier Racine.

En avril dernier, après en avoir rêvé durant plusieurs années, Olivier Racine, un conseiller en assurances lausannois, décide de partir en solitaire pour tenter de gravir un sommet de 8'000 mètres. Il choisit le Cho Oyou, dans le massif de l' Himalaya, un pic connu pour être relativement accessible à condition bien sûr d'être entraîné et de ne pas souffrir de problèmes de santé.

Un habitué des défis

Le vaudois est un habitué des défis sportifs puisqu'il a déjà traversé le lac Léman à la nage aller-retour, mais il n'est pas une tête brûlée et il prépare son expédition avec beaucoup de soin. «Je savais que chaque petit pépin qui pouvait survenir durant la montée pourrait devenir très grave dans ces conditions. Je me suis donc fait préparer une boîte médicale très complète par mon pharmacien.», explique le cinquantenaire. Ainsi équipé, il arrive sur place et comprend rapidement que le voyage sera beaucoup plus compliqué que prévu. La météo très capricieuse inquiète même les sherpas qui sont pourtant de véritables forces de la nature. C'est à ce moment qu'a lieu le premier contact entre Olivier et celui qui lui devra la vie, Arjun Vajpai. Ce célèbre indien de seulement 19 ans tentait alors d'être l'un des plus jeunes alpinistes au monde à cumuler les quatorze plus hauts sommets du monde. Arjun et Olivier échange quelques paroles à propos de la météo, puis ils partent à l'aventure.

Mauvais présage

Sur le chemin, le Vaudois a une vision d'horreur qui lui fera prendre conscience de la dangerosité du défi qu'il s'est lancé. «Dans une pente compliqué, j'ai vu un homme, habillé de jaune, qui avait l'air de se reposer avant de reprendre sa course. Je m'en suis approché pour engager la conversation, mais mon sherpa m'a crié de m'arrêter tout de suite. Il s'agissait en fait d'un Tchèque décédé qui n'avait pas encore été récupéré.», confie Olivier Racine encore sous le coup de l'émotion. Peu de temps après, le sportif lausannois tombera à genoux de fatigue. La météo aura eu raison de sa volonté de fer, il décide, à regret, de rentrer au camp de base. «En fait, c'était tellement compliqué avec le froid et le brouillard que de nombreux autres alpinistes ont dû abandonner», se console Olivier. En plus, d'autres ont été moins chanceux puisqu'un ancien pilote lituanien qui faisait partie du même groupe devra ensuite se faire amputer de plusieurs doigts à cause des gelures.

Happy End

De retour au camp de base, alors que le Lausannois se repose, les sherpas d'Arjun Vajpai arrivent au pas de course en portant le jeune homme et criant : «Come! Arjun no good.» L'indien de 19 ans est alors en train de perdre connaissance, ses yeux et sa bouche sont gonflés et des spasmes commencent à agiter son corps. En fait, il souffre d'une crise aigue due à la basse pression et la situation se complique de minute en minute. Le problème c'est qu'il n'a pas les médicaments adéquats pour se soigner car ils lui ont été confisqués à la frontière. Heureusement, Olivier dégaine sa fameuse trousse et lui prépare un cocktail de choc composé de trois médicaments efficaces contre le mal de l'altitude. Sans cela, les secours seraient arrivés trop tard et l'indien n'aurait jamais retrouvé sa famille. Six mois après, Arjun se porte bien et se dit incroyablement reconnaissant envers son bon samaritain lausannois.