EURO 2016: Sous haute surveillance

SÉCURITÉ • Durant de longs mois avant le début de cet Euro 2016, les forces de l’ordre ont multiplié les exercices grandeur nature afin que les 3 millions de spectateurs attendus puissent assister à la fête en toute sécurité.

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Près de 3 millions de spectateurs sont attendus dans les stades de France durant l’Euro, dont au moins 1,5 million d’étrangers. Sous de vastes écrans géants, dans toutes les grandes villes hexagonales, des «fans zones» regrouperont des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes. C’est peu dire, donc, que les forces de l’ordre seront en vigilance maximale du 10 juin au 10 juillet. Signe qui ne trompe pas, l’état d’urgence a été prolongé pour au moins deux mois au-delà du 26 mai. Depuis des

semaines, les exercices grandeur nature se sont multipliés, de Lille à Marseille en passant par Paris. Les troupes, mises à rude épreuve depuis les attentats de novembre, sont prêtes.

Des exercices qui ont changé

En plus de l’état d’alerte maximale qui requiert un investissement total des policiers, gendarmes et militaires, les répétitions ont été lourdes. À Lille, les premières simulations ont par exemple intégré des scénarios à événements multiples, comme ce fut le cas à Paris le 13 novembre 2015. Un millier de personnes ont été mobilisées pour l’occasion, dont 550 agents opérationnels. «Avant, il y avait un événement et on déroulait le scénario», précisait alors Sébastien Descamps, commandant du SDIS Nord, avant d’ajouter: «Là, on a voulu bousculer les secours avec plusieurs événements successifs. Pour chacun, il faut organiser une chaîne de commandement, se repositionner.»

Pour suppléer les forces déjà en place, l’armée a déployé 10’000 hommes supplémentaires. Mais, là encore, les opérations extérieures de ces derniers mois ont laissé des traces. L’interdiction des bagages sur les lieux publics ou encore le renforcement des dispositifs de vidéosurveillance font partie des mesures censées les aider à mener à bien leur mission impossible.

Les fans zones rouges

Les protocoles mis en place entre les forces publiques et les entreprises de sécurité privées ont fait leurs preuves. Mais c’est une chose de protéger un bâtiment fermé, c’en est une autre d’assurer la sécurité d’un lieu grand ouvert. Quelque 100’000 personnes sont attendues tous les soirs pendant un mois à Paris, sur le Champ-de-Mars devant la tour Eiffel, 60’000 à Bordeaux, place des Quinconces, 80’000 sur les plages du Prado à Marseille. Nous sommes devant un événement hors norme. La sécurité sera elle aussi hors norme», rappelle Patrick Kanner, le ministre de la Jeunesse et des Sports.