Huile de palmade

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L’affaire Palmade ne cesse de faire tache d’huile avec d’étranges développements, tous aussi rocambolesques que la psyché vacillante du comédien. Une grosse tache d’huile bien dégoulinante et glissante comme la chaussée pavée de coke sur laquelle son véhicule a dérapé, occasionnant des dégâts et des détails plus scabreux les uns que les autres: d’abord, il y a ce fœtus à naître de sept mois, et dont on se demande s’il était – questionnement en forme de lapalissade digne des «prolife» américains–, vivant au moment de sa mort.

Ensuite il y a l’ex-future maman dont on a appris qu’elle essayait d’avoir un enfant depuis des années et qui devra expliquer partout que non, un de perdu ne veut pas dire dix de retrouvés. Enfin, il y a le téléphone portable de l’humoriste, introuvable avant que l’on ne se rende compte qu’il avait été.... saisi dans le cadre d’une autre enquête, alors que dans l’intervalle, ce même domicile a été… cambriolé. Ajoutez-y encore la fuite de ses deux mystérieux accompagnateurs cocaïno-sexuels docilement réapparus à la faveur d’un appel de la police, pendant que dans l’intervalle, un mythomane à la recherche de son heure de gloire avait affirmé à tort être l’un d’entre eux.

Saupoudrez le tout du soutien comme toujours très délicat de Jean-Marie Bigard et de la division hystérique d’une opinion partagée entre ceux qui souhaitent sa mise à mort pour l’exemple et ceux qui appellent à une indulgence à la hauteur de sa fragilité de comédien incompris et torturé, et vous obtenez une vinaigrette aigre-douce aux relents complotistes aussi indigeste que certains de ses sketchs. Non, l’huile de palmade n’est décidément pas bonne pour la santé. Ni celle des conducteurs cokés, et encore moins celle de ceux qui auraient le malheur de les croiser sur une obscure route de France.