Nous les femmes* n’attendrons pas une minute de plus!

Les femmes doivent-elles patienter que leur sort s'améliore, au gré des évolutions sociétales? Non, réplique dans cette tribune libre, Céline Misiego, conseillère communale lausannoise, à la veille de la Grève des femmes de ce 14 juin.

Le 24 mars 1995 la loi sur l’égalité était adoptée. Où en est-on 24 ans plus tard? Les femmes gagnent toujours 15% de moins que les hommes. Elles devraient ainsi travailler près de deux mois de plus pour toucher le même salaire. Cette situation est tout simplement scandaleuse et empêche l’égalité, principe pourtant si vital à une société en bonne santé. Seulement, que nous répondent la droite et les milieux patronaux à ce sujet ? Qu’il faut faire confiance aux entreprises. Comment peut-on encore nous dire qu’il faut les laisser faire et faire confiance ? Combien de temps pensent-ils que les femmes* vont encore patienter? Nous les femmes* leur répondons: PAS UNE MINUTE DE PLUS!

Appliquer l’égalité salariale n’est pas compliqué, il faut notamment prévoir des sanctions pécuniaires strictes pour les entreprises ne respectant pas la loi. Le but intrinsèque d’une entreprise étant de faire du profit, il est certain que lorsque payer ses employéEs moins que ses employés leur coûtera de l’argent, l’égalité salariale deviendra une évidence. Il s’agit donc d’une volonté politique que nous devons attendre de nos représentant.e.s élu.e.s. Celles et ceux de Lausanne l’ont bien compris puisqu’ils ont accepté, il y a peu, la proposition que j’ai faite avec l’aide de quelques-unes de mes collègues conseillères communales. Elle demande que toute entreprise ou institution bénéficiant d’une subvention communale ou qui se voit attribuer un marché public respecte l’égalité salariale femmes/hommes. Nous les femmes* serons donc nombreuses dans la rue ce vendredi 14 juin pour montrer à tout le monde, mais surtout à celles et ceux qui décident nos lois, que nous n’attendrons plus! Nous voulons vivre dans une société égalitaire car une société égalitaire profite à l’ensemble des personnes.