Tribune libre: "Les femmes face aux hommes du plénum"

Pour Stéphanie Mooser, conseillère communale le Centre de Lausanne, le terrible syndrome de l’imposteur explique la timidité des femmes en politique.

Nous sommes, depuis quelques années, à l’ère du #metoo, de la révolte féminine par excellence. De plus en plus de femmes entrent en politique et affirment leurs points de vue en argumentant devant des parterres essentiellement masculins.

Hélas encore bien trop timidement! De nature très pointilleuses, plus discrètes souvent pour des raisons d’éducation et de culture, nous, les femmes, visons la perfection lors d’une prise de parole; et nous nous mettons une pression hors norme pour être à la hauteur. A la hauteur de quoi? Ou plutôt, à la hauteur de qui? Eh bien, à la hauteur des hommes en plénum. Ces mêmes hommes, qui parfois prennent la parole pour expliquer, et qui s’expriment, pour certains, de manière interminable. Nous, les femmes, minoritaires mais très attentives à ces litanies infinies, ne cherchons pas à occuper l’espace à tout prix comme le font certains et perdons parfois confiance en nous. La faute au syndrome de l’imposteur.

Nous célébrons cette année les 50 ans du droit de vote et d’éligibilité des femmes en Suisse, et il est plus que temps de changer de paradigme. Nous autres femmes, devons avoir le courage de nous impliquer, de prendre le micro et de revendiquer ce qui nous semble juste, sans avoir cette crainte intempestive du jugement d’autrui. Mais les électrices et électeurs ont également un grand rôle à jouer, car eux seuls peuvent viser la parité et choisir qui fera partie de leurs parlements et de leurs exécutifs. C’est le cas à Lausanne notamment, où il existe de nombreuses possibilités de soutenir des candidates féminines.