Tribune libre: "Pour une baisse durable des primes d'assurance-maladie""

Pour la conseillère nationale Sophie Michaud-Gigon, les médecins doivent également faire preuve de transparence s'ils souhaitent que les primes soient calculées sur la base de coûts réels.

La Société médicale de Suisse romande défend la bonne idée d’aligner le calcul des primes sur les coûts réels de la santé afin de mettre fin au système actuel dans lequel les primes sont fixées à partir de projections d’année en année, souvent très approximativement. De ces erreurs découlent des primes touchées en trop qui gonflent les réserves des caisses et qui ne sont presque jamais rendues aux assurés. En 2020, les réserves ont bondi, passant de 9 milliards à 11 milliards. Pourtant, le 22 septembre dernier, Alain Berset a précisé que seuls 211 millions de francs seraient restitués aux assurés en 2021, autant dire des cacahuètes.

Si l’on veut vraiment tendre à une baisse durable des primes, il faut aussi enrayer la hausse des coûts. Comment? Premièrement, en faisant baisser les prix des médicaments, toujours plus chers en Suisse que partout ailleurs dans le monde. Deuxièmement, en agissant sur les tarifs médicaux négociés par les seuls médecins et caisses maladie. Le Conseil fédéral souhaiterait pouvoir intervenir sur ces dernières, en particulier pour baisser les tarifs médicaux lorsqu’ils s’avèrent trop élevés. Or, les médecins sont opposés à cette proposition.

Une position qui me semble difficile à tenir. Si la Société médicale de la Suisse romande demande que les primes soient calculées selon les coûts réels, il faut aussi qu’elle accepte un contrôle et une remise en question plus poussés des tarifs.

On pourrait croire sinon qu’elle agite la problématique des primes pour ne pas trop montrer qu’elle ne consent à aucun effort pour maîtriser les coûts de la santé.