La bataille continue pour sauver le tilleul de Corsy

GROGNE • La Municipalité de Lutry prévoit d’accepter l’abattage du tilleul du hameau de Corsy, au profit d’un projet immobilier. L’association Les Amis de Corsy déplorent cette décision mais ne s’avouent pas vaincus.

  • Marinette Wannaz, Laurence Godat et Isabelle Naggar, membres des Amis de Corsy, posent devant le tilleul qui risque d’être abattu.

    Marinette Wannaz, Laurence Godat et Isabelle Naggar, membres des Amis de Corsy, posent devant le tilleul qui risque d’être abattu.

Depuis le mois de mai 2022, un projet immobilier de la régie Immosol suscite la mobilisation des habitants, qui résistent encore et toujours à l’envahisseur. Mais jusqu’à quand? Les yeux sont maintenant rivés sur le tilleul centenaire, classé depuis 1998, se trouvant sur la parcelle constructible et menacé d’abattage. 418 oppositions ont été formulées à la mise à l’enquête qui se terminait le 12 janvier.

Abattage autorisé

Un nombre non négligeable. Mais y en aurait-il eu 1000 que la Municipalité de Lutry n’aurait pas bronché: elle accepte de se débarrasser de l’arbre, quand bien même la Direction générale de l’environnement n’approuve pas. «L’acceptation d’un permis de construire ou d’abattage ne dépend pas du nombre d’oppositions, lâche le municipal Pierre-Alexandre Schlaeppi. Nous ne pouvons pas empêcher une construction réglementaire au motif qu’un arbre se trouve sur la parcelle. Selon la jurisprudence actuelle, l’intérêt public à construire l’emporte sur l’intérêt de maintenir un arbre.»

Des propos choquants

L’association Les Amis de Corsy dénonce un projet inapproprié qui bafoue le patrimoine et la richesse écologique du lieu. «Nous sommes choqués par les propos de notre syndic M. Monod qui a déclaré à la presse que le fait que cet arbre soit abattu ou non ne les concernait pas», s’insurge Laurence Godat, membre de l’association. Cette dernière ne baisse pourtant pas les bras: un recours à l’acceptation du permis de construire, délivré avant Noël par la Municipalité, est parti la semaine dernière au Tribunal cantonal. L’avocat de l’association souhaite prioriser le sort de l’arbre, qui pourrait faire pencher la balance. De longues procédures juridiques s’annoncent ainsi…

«Nous aimerions réussir à trouver un arrangement avec la commune et Immosol», poursuit Laurence Godat. L’association ne perd pas de vue son projet: trouver les fonds nécessaires pour acheter le terrain afin d’en faire un parc public dédié au peintre Walter Mafli, qui a marqué le hameau et la commune.