Circulez, à gauche y a rien à voir!

Pas un mois, voire parfois pas une semaine, sans que la thématique de la mobilité ne soit abordée, le plus souvent par le biais de mesures, ou d’interdictions municipales, qui, c’est le moins qu’on puisse dire, suscitent la controverse.

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MOBILITE • Quel est le thème récurrent de la politique lausannoise ces deux dernières années, hormis le Covid? La réponse est simple: la mobilité. Pas un mois, voire parfois pas une semaine, sans que cette thématique ne soit abordée, le plus souvent par le biais de mesures, ou d’interdictions municipales, qui, c’est le moins qu’on puisse dire, suscitent la controverse.

La dernière en date? L’interdiction pour les usagers de la route, sur de nombreux axes du centre-ville, de pouvoir tourner… à gauche. C’est désormais vrai, pour exemple, au bout du pont de Chauderon, en direction de la gare, vrai aussi à la rue du Tunnel ou l’on ne peut plus tourner à gauche pour rejoindre la rue Pierre-Viret ou celle de l’Université, vrai encore, et à venir, depuis Sévelin, en direction de la rue de Genève, et depuis Recordon en direction de la même rue. En très peu de temps, pas moins de cinq modifications définitives du schéma de circulation ont été opérées, et auxquelles il convient d’ajouter onze mesures temporaires liées aux multiples chantiers qui jalonnent la ville.

Cette réalité a poussé le conseiller communal Antoine Piguet à réagir. Estimant qu’il s’agit d’une nouvelle chicanerie à l’encontre des automobilistes, dont on sait qu’ils ne sont pas les bienvenus au centre de Lausanne, l’élu PLR a déposé une interpellation intitulée «Interdiction de tourner à gauche: quand la Municipalité préfère tourner en rond» dans laquelle il note que ces nouvelles règles ont «pour conséquence d’engorger certains axes, de rallonger les déplacements en voiture et d’augmenter la pollution en ville. La Municipalité, elle, jure ses grands dieux qu’il s’agit avant tout d’améliorer et de sécuriser la gestion de certains carrefours, mais aussi de faciliter la continuité de certaines pistes cyclables. Elle rappelle toutefois que dans le cadre de son Plan climat, elle s’est donné pour objectif de réduire à zéro les émissions directes des gaz à effet de serre. Autrement dit, que les mesures prises visent donc clairement aussi à dissuader les automobilistes de se rendre en ville.

Est-ce le cas? Pour l’heure, clairement non. Les «chicaneries» mises en place n’ont eu guère d’influence. Il suffit de prendre sa voiture et de tester les axes et carrefours concernés. Cette nouvelle mesure les engorge plus encore et son impact écologique est tout aussi catastrophique. Antoine Piguet a raison. Ce «circulez, à gauche y a rien à voir!» est très proche de l’autogoal parfait!