TikTok: une droite vraiment toquée

La semaine dernière, les candidats et candidates de la droite ont créé la surprise - et quelle surprise! - en présentant un clip sur le réseau social. On alterne entre ébahissement, consternation et… hilarité.

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TikTok est devenu un terrain de jeu politique, une arme numérique qui ne tombe pas forcément toujours entre de bonnes mains. La bonne aubaine, le bon coup à jouer, a dû se dire l’alliance de droite vaudoise en lice pour la course au Conseil d’Etat. La semaine dernière, ses candidats et candidates ont ainsi créé la surprise - et quelle surprise! - en présentant un clip sur le réseau social. Christelle Luisier, Frédéric Borloz et Isabelle Moret pour le PLR, Michaël Buffat pour l’UDC et Valérie Dittli pour le Centre s’y trouvent réunis pour montrer qu’ils ne sont pas, non, 1, 2, 3, 4, mais 5 unis dans le combat pour cette campagne 2022, et en le faisant savoir à tour de rôle, de la main et en dansant, ou plutôt en se trémoussant bien maladroitement sur la musique du rappeur russe Morgenshtern.

Explication de la benjamine du groupe, Valérie Dittli, sur les ondes de la RTS: «C’est là où on a donné rendez-vous à la jeunesse du canton de Vaud. C’est là où, nous, on ne va pas gagner de la crédibilité, mais c’est là où on veut rappeler aux jeunes qu’ils ont leur mot à dire.»

L’intention est louable, mais la crédibilité, c’est vrai, en prend un sacré coup. Car à la vue de ce clip, on alterne entre ébahissement, consternation et… hilarité. Et on se le repasse en boucle, un peu comme «Rire, c’est bon pour la santé» de notre ex-conseiller fédéral Johann Schneider-Amman. Pour rire encore et être sûr qu’on n’a pas rêvé. Sans savoir au passage qui blâmer, les candidats, bien piètres acteurs qui se sont prêtés à l’exercice, ou l’équipe de com – Valérie Dittli? - qui a réussi à les convaincre de le faire? Les jeunes interviewés à la suite de son visionnement n’ont pas été dupes. Cible ratée. Ceci d’autant plus que vouloir adapter les codes décalés de TikTok est une chose, mais sans penser y insérer le moindre message politique cohérent est une absurdité. Un élu socialiste lausannois ne s’y est du reste pas trompé en détournant le clip en y insérant, lui, ses propres slogans. Partir à 1, 2, 3, 4, 5 pour… «réduire les inégalités, agir pour le climat et la diversité, une société égalitaire, les mêmes droits pout tous-x-tes, etc …», bref en y faisant passer le message politique de sa propre formation. Superbe autogoal! Pour la droite, la tentation de faire parler de soi a été la plus forte. En définitive, TikTok s’avère être pour elle une tactique complètement ratée!