Une insupportable cacophonie

C'est devenu une constante. Opposée à la venue de requérants d'asile, pour certains déjà déboutés, la population de nombreuses communes vaudoises, appelées - ou plutôt forcées - à les accueillir, donne de la voix. C'est le cas à Begnins où, depuis quelques mois, la cohabitation avec une quinzaine d'entre eux s'avère explosive. Ou encore à Gland et, dans l'attente de leur arrivée, à Préverenges où on dénonce la politique du fait accompli de la Confédération qui a obligé la commune à leur mettre un abri à disposition.

Un dossier délicat pour une situation qui ne l'est pas moins: les effectifs de requérants n'ont cessé d'augmenter ces dernières années et, corollaire, les places pour les accueillir se font rares.

Ceci d'autant plus que derrière les vrais requérants - et il y en a - se cachent aujourd'hui nombre de profiteurs du système, dealers africains, petites frappes du Maghreb ou autres Roms, qui ternissent leur image et pousse une population ulcérée à les rejeter.C'est d'autant plus vrai aussi que de nombreuses voix s'élèvent maintenant pour, ou leur couper l'aide sociale, ou leur imposer un prélèvement ADN ou encore accélérer les procédures juridiques afin de pouvoir au plus vite les renvoyer chez eux.

Si certaines de ces initiatives ont le mérite de lancer un vrai débat sur le phénomène, d'autres ressemblent plus à des gesticulations, voire à une sanction injuste à l'égard des vrais réfugiés. Dans tous les cas, cette insupportable cacophonie de réponses n'apportera aucune solution durable aux attentes d'une population excédée (lire en page 3).