The Giver

Les crises structurelles et financières qui touchent les pays qui nous entourent ne doivent pas être négligées par nos autorités, et doivent nous amener, au contraire, à prendre les devants et à entreprendre des réformes pour y faire face, notamment dans le sens d'une redéfinition du rôle de l'Etat.Nous le sentons bien, à Lausanne, quelque chose échappe aux pouvoirs publics, et nous, Lausannois ou usagers de la ville, ne reconnaissons plus totalement notre cité, qui subit de très fortes mutations depuis quelques années: dette publique astronomique, crise du logement, pénurie de places de crèches, difficultés pour les commerces et PME, dealers à tous les coins de rue, ou encore véritable anarchie la nuit. La Municipalité n'a pas su anticiper certains problèmes, et donne l'impression de ne plus maîtriser la situation. Elle s'est coupée ainsi des besoins réels de la population et des problèmes que nous rencontrons tous les jours.L'Etat, au niveau local, a un rôle crucial à jouer. Force est de constater qu'en dehors des projets parfois démesurés que la ville nous mijote, loin de ses rêves de grandeurs, il y a lieu de reconstruire les liens sociaux qui unissent les lausannois et de redonner du sens à notre «vivre ensemble», notamment au travers de projets de proximité, bien plus essentiels à notre qualité de vie. Je pense ici à la redynamisation de la vie de quartier, notamment en soutenant les petits commerces, à la création urgente de places de crèches (nous avons lancé une pétition sur ce sujet), au soutien des PME et des start-up, à un développement d'une police de proximité en complément d'une police d'urgence (rôle qu'elle joue actuellement), et à l'instauration de règles de civilité (il n'y a qu'à constater l'état déplorable des parcs publics le dimanche matin).L'Etat n'est pas tout et ne peut pas tout, son rôle doit être redéfini, tout comme la relation que nous avons avec lui et notre citoyenneté. Cette réflexion doit se faire non seulement en alliant deux principes que j'estime complémentaires: solidarité et responsabilité individuelle, mais aussi dans un esprit de dépolarisation de la vie politique, en réunissant les différents acteurs et en écoutant les besoins réels de la population lausannoise.