17 Suisses sont réfugiés dans le monde

La Suisse ne fait pas qu'accueillir des réfugiés. En 2012, 17 de ses ressortissants ont très légalement trouvé asile auprès d'états tiers, un peu partout dans le monde. Difficile pourtant de savoir qui sont ces compatriotes qui ont fui les attraits de notre belle Helvétie pour bénéficier de l'accueil de pays plus verdoyants.

  • Qui sont ces concitoyens qui ont choisi de trouver refuge ailleurs que dans la mère-patrie?

    Qui sont ces concitoyens qui ont choisi de trouver refuge ailleurs que dans la mère-patrie?

Incroyable mais vrai! La Suisse persécuterait-elle certains de ses citoyens? Peut-être, à en croire les statistiques du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR), basé à Genève. Tous les ans, chaque état de la planète transmet à cette agence onusienne un décompte des personnes à qui il a accordé l'asile. Ainsi, comme chacun le sait, la Suisse hébergeait l'année dernière plus de 50'000 personnes doté de ce statut, réservé, selon la convention de 1951, à toute personne qui justifie «d'être persécuté du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques».Surprise... A en croire la carte interactive publiée le 20 juin dernier sur son site internet par le HCR (http://data.unhcr.org/dataviz/index.html), 17 Suisses dans le monde, répondraient à cette définition, et ils étaient une vingtaine en 2011!

Profil peu clair

Ainsi, la Suisse, pays démocratique et respectueux des droits de l'homme par excellence, aurait une vingtaine de ses ressortissants considérés comme des réfugiés. A Berne, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) n'est pas en mesure de se prononcer sur le sujet. «Le DFAE n'est pas informé lorsqu'une Suissesse ou un Suisse reçoit le statut de réfugié d'un état tiers», se borne ainsi à constater Stefan von Below, le porte-parole du département.Qui sont donc ces ressortissants helvétiques décomptés officiellement par les Nations Unies comme des réfugiés? Une question à laquelle il est très difficile de répondre. «Le profil de ces personnes n'est pas clair pour nous, observe Susin Park, cheffe du Bureau pour la Suisse, au HCR. Nous recevons les statistiques de la part des états, mais pas d'informations sur les cas individuels». Et d'ajouter: «Ce sont en général des cas complexes, comme par exemple ceux d'enfants qui ont reçu la nationalité suisse, et qui, rentrés chez eux avec leurs parents, ont malheureusement dû fuir une seconde fois ».

Au Sénégal

Dans son édition du 12 juillet, notre confrère Le Matin rapporte en outre l'exemple d'un Vaudois de 73 ans, empêtré dans une inextricable histoire de divorce et reconnu comme réfugié humanitaire au... Sénégal pour «non-fonctionnement des institutions suisses».Difficile enfin de savoir également où ces compatriotes d'infortune ont reçu asile, même s'il semble que le Canada ou la Bosnie soient régulièrement cités comme pays d'accueil.Petite consolation: la Suisse n'est pas le seul pays dit «démocratique» à voir certains de ses citoyens reconnus comme réfugiés. Nos voisins français en comptaient l'année dernière 100, les Allemands 182, les Italiens 66, et les Autrichiens 12. Sans surprise, les Américains en dénombrainent près de 4500, pas tous d'anciens agents de la CIA du reste, et le Canada 123. Même les pays scandinaves, réputés de tradition humanitaire et humaniste à l'image de notre bonne vieille Helvétie, ont vu certains de leurs citoyens accueillis par d'autres états: 20 pour les Suédois, 8 pour les Norvégiens et 9 pour les Danois.