600 francs d’amende pour un pipi au bord de l’autoroute

AMENDES • Bloqué dans le trafic près de Versoix, un automobiliste a dû se soulager au bord de l’autoroute. Pris la main dans le sac, il reçoit une bûche de 600 francs. Grogne et incompréhension.

  • Même si la circulation est bloquée, il est interdit de sortir de son véhicule sur l’autoroute.

    Même si la circulation est bloquée, il est interdit de sortir de son véhicule sur l’autoroute.

  • Même si la circulation est bloquée, il est interdit de sortir de son véhicule sur l’autoroute.

    Même si la circulation est bloquée, il est interdit de sortir de son véhicule sur l’autoroute.

  • Même si la circulation est bloquée, il est interdit de sortir de son véhicule sur l’autoroute.

    Même si la circulation est bloquée, il est interdit de sortir de son véhicule sur l’autoroute.

Tout le monde se souvient de cette anecdote, un rien truculente. Pris d’un besoin pressant, et empêché par une hôtesse de l’air de se rendre aux toilettes en raison d’un décollage imminent, l’acteur Gérard Depardieu ne trouva pas d’autre solution que de se saisir d’une bouteille vide pour soulager sa vessie. Faudra-t-il que les automobilistes en fassent de même?

La police genevoise sanctionne

Albert*, un conducteur vaudois d’une soixantaine d’années en a fait l’amère expérience sur l’autoroute à hauteur de Versoix, en mars dernier. Le trafic étant totalement immobilisé durant une bonne vingtaine de minutes en raison d’un accident, il se voit contraint de descendre du véhicule pour se soulager. Un agent de police lui intime aussitôt l’ordre de remonter dans son véhicule. «J’ai bien dû finir ce que j’avais à faire et je suis aussitôt remonté dans ma voiture», raconte-t-il, un rien désabusé, alors qu’il vient de recevoir une amende adressée par la police genevoise.

Très cher le soulagement!

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce pipi intempestif lui revient cher: 400 francs d’amende, agrémentés de 200 francs d’émoluments. Soit au total 600 francs! Et le motif a de quoi laisser songeur, puisque l’amende est notifiée pour… «Inobservation des signes et instructions données par la police».

Abus manifeste

«C’est exactement le genre d’abus contre lesquels nous luttons, et la raison pour laquelle, avec le GHI, nous avons lancé une pétition contre les amendes exorbitantes que nous remettrons bientôt au Grand Conseil, lance François Membrez, président du TCS-Genève (lire-encadré ci-dessous). Quant aux émoluments, que nous contestons également auprès de Monsieur Prix, ils sont tout aussi inacceptables. Avant 2014, date où les nouveaux émoluments sont entrés en vigueur, le montant n’aurait été que de 60 francs, au lieu des 200 francs facturés!»

Opposition possible

Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la police genevoise tempère quant à lui: «Les usagers ne sont jamais à l’abri d’un motard qui remonte les colonnes lorsque la circulation est bloquée, ou même d’indélicats qui passent purement et simplement sur la bande d’arrêt d’urgence pour quitter l’autoroute, explique-t-il. Raison pour laquelle nous préférons que les gens restent dans leur véhicule. Cependant, nous faisons bien entendu preuve d’une certaine tolérance. Dans tous les cas, l’automobiliste a toute latitude pour faire opposition auprès du Tribunal de police qui tranchera».

Une opposition qu’Albert entend faire valoir au plus vite. «Il y a l’amende et son montant qui sont inacceptables, conclut-il. Mais le pire, c’est qu’au moment où l’agent de police est venu dresser le PV, la circulation avait repris, et c’est là que nous avons pour le coup, arrêtés sur la voie de gauche, vraiment mis en danger les autres usagers!» * Prénom fictif, identité connue de la rédaction