«Il faut éduquer et sensibiliser!»

  • Elue Verte Léonore Porchet.

    Elue Verte Léonore Porchet.

POLITIQUE • Vous venez de déposer une interpellation pour combattre le harcèlement de rue à Lausanne. Qu’entendez-vous exactement par harcèlement? 
 
On parle de sollicitations à caractère sexuel, faites dans des lieux publics et qui pèsent sur la personne qui les subit. Ce sont surtout les femmes et les membres de la communauté LGBT (lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre, ndlr) qui en sont victimes. Le harcèlement de rue n’est pas un échange, et c’est ce qui le distingue de la drague.
 
L’enquête menée par une femme journaliste de notre rédaction démontre clairement la réalité de ces faits. Comment expliquez-vous ce phénomène?
 
Pour se prouver leur virilité, certains hommes ressentent le besoin de dominer les femmes. Notre société dit aux filles de faire attention dans la rue, mais pas aux garçons de les laisser tranquilles. Les femmes considèrent dès lors le harcèlement de rue comme une contrariété normale alors que les harceleurs ne sont pas inquiétés.
 
Pour le municipal de police Grégoire Junod, il n’existe toutefois pas de lieux que les femmes devraient éviter dans la capitale vaudoise. Partagez-vous cet avis ?
 
Je n’ai pas peur à Lausanne. Le harcèlement de rue est un phénomène mondial, qui est d’abord un problème d’accès égal à l’espace public avant d’être une question de sécurité. Les femmes ne doivent éviter aucun lieu, au contraire!
 
Estimez-vous qu’il faille légiférer en la matière?
Il faut d’abord faire l’effort de l’éducation et de la sensibilisation, en disant que le harcèlement de rue n’est pas un comportement acceptable et pourquoi. Cela légitime de plus les femmes à riposter et les passants à intervenir. Une norme pénale permettrait aussi à un policier de donner, par exemple, une amende d’ordre.