Les choses de ce bas monde sont trop complexes pour être abordées sans nuances. Y compris lorsqu’il s’agit de... lui-même. Le phrasé hésitant, les mains nerveuses, le regard bleu souriant vaguement vers le lointain, David Payot est un passionné à sang froid.
Posé, affable, presque timide, voire même insaisissable «pour garder une part de liberté», le nouveau Municipal en charge de l’enfance, de la jeunesse et des quartiers, aborde les questions du monde avec une vraie circonspection, servie par une solide érudition politique et philosophique dans la grande tradition de la culture politique des partis d’extrême gauche.
S’il a tous les atours d’un intellectuel interpellé par la diversité humaine et les grandes confrontations du monde contemporain, le nouveau magistrat, profondément atypique jusque dans son look vestimentaire - son perfecto deviendra-t-il aussi célèbre que la cravate de Brélaz?-, est avant tout un homme de terrain, comme le prouve son engagement de travailleur social à l’AVIVO.
La Municipalité, ce «vieux» politicien de 37 ans n’y pensait pas en se rasant tous les matins. Élu au 1er tour à la faveur d’un solide ticket de gauche, David Payot, polyglotte - il parle l’anglais, l’espagnol, le russe et l’allemand - et féru de récits de voyages, s’attelle désormais à prendre les habits de sa future fonction.
Pour ce licencié en psychologie sociale, très engagé sur la question des migrants, son nouveau mandat politique s’apparente à un véritable saut dans l’inconnu, même si son dicastère, fondé sur l’action sociale, sied à ravir à ses convictions et à son parcours.
Quand il ne lit pas, ne travaille pas ou ne voyage pas, David Payot, marié sans enfants, écoute de la musique et surtout... cuisine: «J’aime cuisiner, car il y a là une base très concrète: on regarde le contenu du frigo, et on essaye d’être créatif avec ce que l’on trouve».
Une authentique profession de foi culinaire qui prend plus que jamais le sens d’une véritable métaphore de son engagement politique.