POLITIQUE • La démarche est plutôt surprenante et inhabituelle. Et à ce titre, elle a le mérite d’être tout à la fois relevée et... analysée. Alors même qu’il vient de se couler dans ses tout nouveaux habits de Municipal lausannois en charge de l’Enfance, de la jeunesse et des quartiers, David Payot tient à jouer la carte de la transparence financière en matière salariale. Dans un communiqué envoyé par Céline Misiego, sa nouvelle conseillère politique, le Municipal indique souhaiter être en adéquation avec les principes politiques défendus par son parti, le POP, soit montrer que «les mandats politiques ne doivent pas représenter une occasion d’enrichissement.»
Sur cette base, il a pris le parti de «décortiquer» publiquement son salaire en partant du principe que la première part de ses revenus lui garantira un salaire proportionnel à celui qu’il touchait auparavant, qu’une seconde sera dédiée à l’engagement d’une conseillère politique alors qu’une troisième part couvrira les différents frais liés aux activités du Municipal et de sa conseillère. Le solde enfin, sera rétrocédé au POP.
Le calcul paraît dès lors simple... et transpararent, sauf qu’un certain flou semble de mise sur quelques uns des chiffres avancés. Ainsi Céline Misiégo percevra un salaire de 18’673 francs annuels, soit environ 1500 francs par mois, pour une activité notée à 100%... soit bien peu pour un poste de conseiller politique. Autre «anomalie» relevée dans les chiffres avancés, une réserve annuelle de 28’710 francs dont on ignore à quoi elle sera attribuée, enfin le poste du municipal lui-même, calculé non pas à 100, mais à 120%. Explications de la fraîchement nommée Céline Misiégo. 18’673 francs pour son salaire annuel? «Les 100% indiqués signifient que David Payot prendra à sa charge la totalité de mon salaire qui sera en fait équivalent à un 25% de temps de travail. Cette somme représentera ce que je touche aujourd’hui comme secrétaire cantonale du POP.» La réserve prévue de 28’710 francs... «une évaluation, David Payot attend la fin de l’année pour savoir, notamment, à quelle sauce fiscale il sera mangé. Ce qui restera sera utilisé pour d’éventuels mandats extérieurs liés à ma fonction et au parti. Enfin le 120% d’activité prévu pour M. Payot est une estimation qui, après analyse, correspond à la moyenne du temps de travail exigé par sa nouvelle fonction.»