Salon de l'Auto - Des futures batailles de titan

- La Suède l’a fait: dans une quinzaine d’années, adieu pétrole bonjour électricité.
- Impossible chez nous? Sûrement, mais cette évolution en cache d’autres.
- Carburant d’avenir: l’hydrogène et la gigantesque bataille pour les profits et les taxes.

«Parvenir à 95 g/km de CO2 est impossible avec la technologie actuelle»

Le transfert d’une énergie à l’autre se fait lorsque les circonstances dépassent l’incitation. En Suède, le prix des carburants va doubler, peut-être même tripler. Les autorités ont décidé que les voitures rouleraient à l’électricité, un point, c’est tout… ou presque. Actuellement, les consommateurs ont d’ailleurs toutes les raisons de profiter des privilèges accordés à ces véhicules: places de parc réservées, recharge gratuite, autorisation d’emprunter les voies de bus. Le réseau public de bornes est par ailleurs dense, condition indispensable pour ne pas rester en panne. Quand tout le parc automobile aura basculé, il est plus que probable que ces facilités disparaissent.

La Suède, cas unique

Dans notre pays, comme chez nos voisins, la voiture électrique reste très marginale. De l’ordre de quelques pourcents. Les habitudes suédoises ne sont pas les nôtres, chez eux la circulation est très concentrique autour des villes alors que Français, Allemands et Suisses aiment avoir la liberté de passer de leurs sauts de puce pendulaires à une évasion sur les pistes de ski ou au bord des plages de la mer ou de l’océan. Pourtant, l’évolution des voitures est là: dans quelques années, la combinaison des modes de propulsion sera la règle.

Les signes du changement

Phénomène significatif: la star des voitures dans notre pays, la VW Golf, se présente à Genève sous une forme appelée GTE, à savoir une hybride rechargeable. Une technologie bien connue, puisqu’elle est déjà installée dans les Toyota Prius ou dans la Porsche Panamera pour prendre des exemples extrêmes. Répond-elle à une demande du public? Pas si simple! En fait, les autorités ont établi des normes de consommation et d’émission devenant de plus en plus sévères. Passer d’une moyenne de 130 g/km de CO2 comme c’est généralement le cas actuellement, à 95 g/km comme l’exigeront les autorités dans quelques années est tout simplement impossible avec des moteurs conventionnels. Il n’est pas possible d’alléger suffisamment toutes les voitures pour y parvenir. La solution passe par l’apport d’un second moteur, électrique ou, comme est en train de le préparer le groupe Peugeot-Citroën, hydropneumatique. Autre piste encore timidement explorée, celle du gaz naturel, surtout lorsqu’il est, comme c’est le cas dans notre pays, composé d’une certaine proportion de biogaz, écologique et renouvelable. Le gaz aussi

De nombreux modèles existent, convertis au gaz, ils ont toutefois pour le moment intéressé davantage les entreprises que les particuliers. Il manque certainement une incitation musclée, sous forme de rabais conséquents, pour que le public change ses habitudes.

En attendant, le salon suit l’évolution: «Nous avons préparé en collaboration avec Suisse-Energie, la plateforme de la Confédération pour la promotion de l’efficacité énergétique, l’Office fédéral de l’Energie, un dépliant répertoriant tous les véhicules émettant moins de 95 gr. de CO2 par km, indépendamment de leur mode de propulsion», rappelle le président Maurice Turrettini.

84e Salon de l’automobile Palexpo Genève, du 6 au 16 mars.
Lundi-vendredi 10h à 20h; samedi - dimanche 09h à 19h.