Tellement de questions pour un Euro...

- Le 11 juin, l’équipe de Suisse de football aborde son sixième tournoi majeur depuis 2004.
- Elle aborde l’Euro avec le sentiment de pouvoir y réaliser quelque chose de bien.
- La bonne nouvelle? Tout est possible, du pire au meilleur.

Une chose est certaine: on ne va pas s’ennuyer. Reste à savoir si c’est en bien ou en mal, le 11 juin à Lens contre l’Albanie, le 15 face à la Roumanie au Parc des Princes, puis le 19 devant les Bleus de Didier Deschamps à Lille.

L’équipe de Suisse aborde l’Euro avec le sentiment de pouvoir y réaliser quelque chose de bien. «Nous serons en France pour essayer de gagner tous les matches, finir premiers de notre groupe et aller en huitièmes de finale», lançait Granit Xhaka mercredi passé, jour où son transfert à Arsenal était officialisé. Peut-être bercé par l’euphorie (la presse britannique évoque un salaire hebdomadaire de 160 000 francs), peut-être parce que c’est son boulot d’y croire très fort, le milieu de terrain n’exclut rien, y compris le plus rose des destins. La finale, le 10 juillet au Stade de France? «Tout est possible.»

Du jackpot au fiasco

C’est l’avantage, au moment d’aborder chaque tournoi en mondovision. Tout est possible, du jackpot au fiasco. En mars passé, après deux défaites amicales et piteuses en Eire et devant la Bosnie, il y avait de quoi pencher pour le scénario sombre. Pas d’âme, pas de flamme; et si peu de jeu, alors que le sélectionneur Vladimir Petkovic en avait tant promis. Pour tout dire, le tableau flanquait la frousse, foutait le blues. Bilan intermédiaire tiré du comptoir: «On est mauvais derrière, brouillon au milieu et fantomatiques devant.»

Et puis il y a eu cette chouette défaite (1-2), samedi passé devant la Belgique à Genève. De la vie, de l’envie, enfin. En 90 minutes, preuve que décidément tout va très vite en football, Xherdan Shaqiri & compagnie on redonné envie de croire en eux. Et conféré une certaine crédibilité aux propos tenus durant le stage de préparation luganais par le milieu offensif Admir Mehmedi: «La qualité est là. A chaque fois que les choses sont devenues sérieuses, nous avons répondu présent.»

Le duel Suisse-Albanie

Les choses seront très sérieuses dès le 11 juin contre l’Albanie à Lens, terre de charbon. Un duel pas neutre du tout, vu les liens patriotico-intimes qui relient les joueurs des deux camps. «Un combat» prévoit sourire en coin Granit Xhaka, qui affrontera en l’occurrence son frangin Taulant. De cette première bataille dépendra beaucoup. Peut-être même que la nuance entre le jackpot et le fiasco se situe là. Un faux départ et tout pourrait très vite partir en vrille; une victoire 2-0 pour commencer et cela sentirait déjà bon les huitièmes de finales (en plus des deux premiers, les quatre meilleurs troisièmes des six groupes se qualifient).

Comme d’habitude, tout est possible. La charnière centrale helvétique, tiendra-t-elle la route? Les attaquants trouveront-ils le chemin des filets? Comment évolueront la cheville de Fabian Schär, le genou de Breel Embolo et les organismes des 21 autres participants? La mayonnaise prendra-t-elle, dame chance ira-t-elle dans le sens du vent?

Beaucoup de questions

Voilà beaucoup de questions pour un seul Euro. Le terrain se réjouit d’y répondre. Et l’équipe de Suisse, qui participe à sa sixième compétition majeure depuis 2004 (elle n’a raté que l’Euro 2012), est attendue au tournant. Depuis des semaines, des mois, et ceci même lorsque leurs prestations n’allaient pas en ce sens, les membres de la sélection helvétique ont clamé leur espoir. Alors on les croit. Réclamé du soutien. Alors on les supporte. Et on leur souhaite de mériter leur réputation de génération doré en atteignant enfin les quarts de finale d’un grand rendez-vous.