Tirer sur l’aide sociale, attention danger!

Après l’assurance chômage et l’assurance invalidité, c’est au tour de l’aide sociale de se retrouver dans le viseur des «démanteleurs» de notre sécurité sociale! Le scénario est rodé: dénicher une situation exceptionnelle, lui coller des chiffres souvent erronés, balancer le tout à un journal de boulevard qui en fera un titre choc!

L’offensive est lancée! La réplique du monde du social insuffisante, le politique s’en mêle, on se précipite et voilà des parlements cantonaux qui décident de couper dans des normes d’assistance qui n’avaient pas bougés depuis plus de dix ans! Comme si la Suisse était devenue soudainement moins chère en 2015!

Mais couper dans l’aide sociale, c’est couper quoi, au juste?

L’aide sociale veut éviter la rue, l’errance, la faim, la mendicité! Elle est là pour garantir une aide financière aux personnes provisoirement sans revenus, soit: le paiement d’un loyer modeste, de la prime d’assurance maladie pour les soins de base ainsi que le versement d’un forfait, calculé selon la taille du ménage, pour vivre avec un minimum de dignité. Des chiffres? Pour une personne seule: 980 francs par mois,1’509 francs pour un ménage de deux personnes, 2’110 francs pour quatre! Faites le calcul: cela signifie recevoir entre 17 francs et 33 francs par jour pour payer sa nourriture, ses vêtements, les transports, les soins corporels, l’électricité, le téléphone, les loisirs, les extras. L’aide sociale vous met à l’abri, elle ne vous rend pas riche!

L’aide sociale est le dernier filet organisé de notre sécurité sociale, celui qui repêche tous ceux qui trébuchent dans leur parcours de vie. Le déchirer, c’est prendre le risque de précipiter des gens… dans le vide et perdre ainsi le dernier moyen de les repêcher efficacement. Réfléchissons avant!