Beaucoup de bruit pour rien...

En Suisse, la circulation routière est la principale source de bruit. Selon les calculs très officiels de l’Office fédéral de l’environnement, 16 pour cent de la population, soit 1,2 millions de personnes, y sont exposées le jour à des niveaux de bruit nuisibles ou incommodants. La nuit, cette exposition en touche encore presque dix pour cent, soit quelque 700’000 personnes, les villes et les agglomérations étant naturellement les plus concernées.

La campagne de prévention que vient de lancer la police de Lausanne contre les comportements bruyants des conducteurs a donc tout son sens. Appelée , dans un premier temps, à sensibiliser les automobilistes et les motards qui adorent faire tourner leur moteur à un régime élevé, démarrer en trombe, abuser du klaxon ou encore diffuser de la musique à haute intensité, elle se poursuivra ensuite par des dénonciations.

Vu sous cet angle, on ne peut qu’applaudir des deux mains. Car qui, à part les mordus du vroum-vroum qui demeurent une minorité, pourrait ne pas applaudir à l’effet préventif d’une telle campagne? Reste à l’appliquer et à réprimer le cas échéant. Comment? En utilisant des instruments de mesure, mais aussi, selon les cas, en se basant sur l’appréciation des gendarmes. Autant dire avec beaucoup de subjectivité. Ce qui, déjà, fait sourire beaucoup d’hommes de loi qui semblent se réjouir d’avoir à défendre quelques contrevenants devant les tribunaux ( lire notre article: Lutte contre le bruit: les avocats rigolent!).