Est-ce une bonne idée de vouloir instaurer un smic, ou si vous préférez un salaire plancher pour tous les travailleurs en Suisse? C’est en tout cas à cette question que le peuple sera appelé à voter le 18 mai prochain. Une question qui est loin d’être anodine et agite aussi de nombreux autres pays occidentaux.
Les Etats-Unis par exemple où Barack Obama a annoncé son intention de relever le salaire minumum de près de 40%. En Allemagne aussi où Angela Merkel a dû se résoudre, l’année dernière, à annoncer l’instauration d’un salaire minimum généralisé. Ou encore en Grand-Bretagne où le ministre du budget s’est quant à lui déclaré favo-rable à une hausse de 11% du salaire horaire.
Une situation plutôt paradoxale: il y a peu, le consensus prédominant voulait que l’instauration d’un salaire minimum était mauvaise et représentait un frein à la compétition. Sans évoquer le fait qu’il pouvait fragiliser certains secteurs.
Mais voilà! La crise financière de 2008 est passée par là, et ceux-là même qui fustigeaient cette idée la trouvent plutôt bonne maintenant, arguant que les bas salaires sont néfastes pour l’activité économique et que c’est le pouvoir d’achat des ménages qui détermine la croissance à long terme. Reste à savoir ce qu’en penseront les Suisses, en se souvenant, notamment, que le canton du Jura l’a introduit en 2013 et que celui de Neuchâtel est sur les rails (lire notre article).