De bien encombrants déchets

Tridel. Pour désigner cette usine de traitement des déchets, mise en service en 2006, nous n'avions pas hésité, il y a quelques années, à parler de « poumon vert » de Lausanne. Car incontestablement, l'usine représentait le nec plus ultra de ce qui pouvait se faire en la matière, puisqu'elle était, et est toujours 21 fois plus propre que celle qui la précédait à Lausanne. Seulement voilà: l'incinération des déchets ménagers suscite de plus en plus d'interrogations sur son éventuelle innocuité. A Lausanne bien sûr, où certains n'hésitent pas à remettre en question la validité des mesures de contrôle effectuées, mais aussi en France où, dans la région de Clermont-Ferrand, 500 médecins n'ont pas hésité à tirer la sonnette d'alarme (lire en page 3).

Faut-il donc écouter les Cassandre et appliquer à tout prix un principe de précaution qui nous conduirait à implanter ces déchets loin de toute concentration de population? Car, quels que soient les progrès technologiques que l'on peut attendre dans les années à venir, nos déchets seront toujours source de pollution et de dangers potentiels pour notre santé. Il est donc impératif d'explorer de nouvelles pistes, et dans notre société marchande et consumériste qui produit toujours plus de déchets, c'est clairement dans leur réduction que réside l'unique véritable gisement d'amélioration de la situation. A Lausanne, l'introduction de la taxe au sac en 2013 devrait donner un signal clair dans cette direction. Le problème à moyen terme sera alors d'essayer de rentabiliser une usine autrement que par l'importation de déchets étrangers. On n'a donc pas fini de parler de Tridel.