Des pratiques inacceptables

  • Le rapport rédigé par Caritas sur l'endettement des Suisses (lire en page 3) est choquant.

    Le rapport rédigé par Caritas sur l'endettement des Suisses (lire en page 3) est choquant.

Le rapport rédigé par Caritas sur l'endettement des Suisses (lire notre article) est choquant. Par l'ampleur des chiffres qu'il avance. Comme par les révélations qu'il fait sur les pratiques douteuses de certaines banques et sociétés de recouvrement en matière de petit crédit.Les chiffres d'abord. Si l'on en croit ce rapport, aujourd'hui en Suisse, 240'000 personnes, soit 3% de la population, seraient endettées jusqu'au cou. Au regard de ses quelque 8 millions d'habitants, cela peut sembler peu. Quand on sait qu'on vit dans l'un des pays les plus riches du monde, ce chiffre sonne un peu différemment. Surtout, comme le précise le rapport, quand on assiste à la mise en place d'un système qui ne fait rien pour aider ces personnes en difficulté mais qui, au contraire, semble bel et bien user de mécanismes qui non seulement les fragilisent, mais les maintiennent dans une spirale infernale.La plupart des pratiques utilisées ne seraient «ni vraiment légales, ni vraiment illégales». Moralement, elles n'en demeurent pas moins abjectes. Car elles stigmatisent des personnes prises à la gorge qui, pour la plupart, font tout pour s'en sortir et ont enduré des sacrifices pendant des années pour régler leurs dettes. Par le passé, plusieurs communes vaudoises, dont celle de Lausanne, ont tenté d'introduire l'interdiction de la publicité pour le petit crédit. En vain, la base légale ayant été invalidée en justice. Aujourd'hui, deux initiatives parlementaires reviennent sur le sujet. Il n'y qu'elles seront suffisantes pour mettre fin à certaines pratiques tout simplement inacceptables.