Ibères rien pour attendre

C'est encore un des paradoxes du niveau de vie élevé observé en Suisse. Et disons le franchement: chez nous, même la passe est mieux rémunérée qu'ailleurs. Résultat: nous ne nous contentons pas d'attirer les travailleurs qualifiés en provenance des quatre coins d'une Europe dévastée par la crise. Les prostituées aussi affluent dans nos contrées. Particulièrement, celles en provenance d'Espagne, chassées par les difficultés économiques de leur pays, et l'incroyable «dumping salarial» qu'y exercent leurs «consœurs» sud-américaines. En matière de sexe également, la mondialisation et les accords bilatéraux sont donc en marche, et les péripatéticiennes qui arrivent font déjà de l'ombre aux travailleuses locales, suisses et françaises.Mais il y a plus inquiétant. Le profil des arrivantes espagnoles ne laisse pas d'interpeller, puisque celles-ci ne sont pas forcément des professionnelles de l'amour tarifé. Etudiantes, mères de familles, salariées, certaines d'entre elles n'ont pas fait que changer de pays. Elles ont changé de métier et les agences romandes accueillent à bras ouverts ces Carmen du sexe qui viennent renouveler un marché toujours avide de nouveauté et de chair fraiche. Déracinées, coupées de leur famille, les voici donc chez nous pour notre plaisir et parfois pour leur malheur. Mais il y a une consolation, là encore tout à fait conforme aux clichés: nous autres Suisses, restons des gentlemen. Même au lit avec une prostituée espagnole. Et ce sont elles qui le disent. (Lire en page 3)