Inflation universitaire

Le doublement des taxes universitaires annoncé par le patron de l’EPFL suscite un véritable tollé dans le monde estudiantin. Justifiée par une baisse future du financement assuré par la Confédération, cette hausse ne comblera le manque à gagner que de manière infinitésimale. Alors comment expliquer cette frénésie inflationniste qui touche de plus en plus de nos hautes écoles? La réponse est à chercher du côté de la globalisation, dans laquelle nos universités s’engouffrent allègrement. L’objectif assumé est de se faire une place dans le champ très compétitif de la formation supérieure internationale est d’attirer chez nous les étudiants les plus doués - et les plus solvables - du monde (lire notre dossier en page 3). Seulement voilà, ce calcul marqué par l’idéologie peut se révéler perdant. D’abord parce que les étudiants formés risquent fort de rentrer chez eux et ensuite parce que la hausse des taxes aura découragé nos étudiants à nous. Cela s’appelle un autogoal qui risque bien de conduire à un appauvrissement global de notre système de formation.