La fin du poker menteur

La Enième réunion de la dernière chance entre Athènes et ses créanciers aura donc finalement abouti un accord. Lundi dernier, au petit matin, après des semaines, voire des mois de tergiversation, le sommet de la zone euro a trouvé un compromis de dernière minute. Des négociations en vue d’accorder un troisième plan d’aide à la Grèce seront rapidement entamées. La banqueroute du pays est ainsi évitée. Le spectre d’un Grexit ne semble plus qu’un mauvais souvenir.

Aujourd’hui, tous les pays de la zone euro respirent, car chacun savait, au-delà de quelques gesticulations politiques, que la sortie de la Grèce de l’Europe n’aurait pas été catastrophique, mais aurait tout de même eu des conséquences fâcheuses, aussi bien sur le plan économique que politique, sans parler de l’image désastreuse que cela aurait engendré.

Contrairement aux tragédies de Sophocle, cette histoire grecque a donc connu un happy end. Mais que n’a-t-il pas fallu faire pour mettre fin à cette interminable partie de poker menteur? Elle a en tous cas transformé la prodigieuse aventure que devait être la monnaie unique en chemin de croix. Et elle va laisser des traces, car elle a démontré que la convergence européenne, sur le fond, n’existe pas. Avec, au final, le spectacle d’une Europe divisée sur l’essentiel, soixante ans après les débuts de sa construction. Pas vraiment encourageant pour la suite et les inévitables problèmes qui ne manqueront pas d’arriver!