Il avait 44 ans et, comme on dit, tout l’avenir devant lui. Dimanche dernier, le grand chef Benoît Violier s’est donné la mort. À l’Hôtel-de-Ville de Crissier dont il assurait la continuité avec brio. Après Philippe Rochat et Fredy Girardet. Etrange et terrible destin pour ce perfectionniste et bosseur hors pair, considéré comme l’un des meilleurs cuisiniers du monde. Un type sympa, simple et accessible, qui avait un tas de projets en cours.
Aucun nuage ne semblait plâner sur sa tête. Sa fin tragique fait toutefois étrangement penser à celle d’un autre grand chef, Bernard Loiseau, qui s’était tiré une balle dans la tête il y a 13 ans après avoir perdu sa 3e étoile au Michelin. Benoît Violier a-t-il été saisi d’une crainte identique? N’a-t-il finalement pas pu, ou su, gérer les aléas liés à son statut de star planétaire? On ne le saura sans doute jamais! Seule certitude aujourd’hui: un génie du goût vient de disparaître sur terre. Mais il a sans nul doute trouvé sa place là-bas, tout en haut, à côté des étoiles.