Un vote sans débat de fond

Faut-il ou non que la Suisse achète de nouveaux avions de combat? Vingt et un ans après avoir dû se prononcer sur l’achat de FA-18, c’est à cette même question que le peuple suisse devra répondre le 18 mai prochain. Seule différence, il ne s’agira pas de dire oui ou non à un avion américain cette fois, mais à un appareil européen, le Gripen suédois, dont l’achat devrait être alimenté pendant dix ans par une ponction moyenne et annuelle de 300 millions dans le budget militaire. En tout et pour tout un peu plus de trois milliards de francs pour l’achat de 22 jets.

Comme ce fut le cas par le passé lorsqu’il s’est agi de se prononcer sur ce même type d’objet, les camps sont profondément divisés . D’un côté, des des opposants pour qui il est choquant de vouloir dépenser autant d’argent alors que dans beaucoup d’autres domaines, l’heure est aux économies. De l’autre, des partisans qui n’hésitent pas à affirmer qu’il en va de la crédibilité de l’armée et de sa capacité à défendre le pays.

Deux approches, deux visions. Avec un regret fondamental: l’absence de véritable débat sur le rôle de l’armée dans la Suisse du XXIe siècle. D’où cette question qui agite beaucoup d’esprits: peut-on véritablement faire confiance à Ueli Maurer qui semble incapable de définir une politique de sécurité claire pour ce pays? Un élément qui, au-delà de toute autre considération, pèsera à n’en point douter de son tout poids sur le résultat du vote le 18 mai (lire notre article).