Une passe entre deux cours

Etudiante le jour, pute la nuit! C'est crûment dit. Mais c'est le triste reflet de la réalité. Ou d'une certaine réalité. Celle qui touche de plus en plus d'étudiantes qui n'arrivent plus à nouer les deux bouts et n'hésitent pas à vendre leur corps pour pouvoir subsister et... mener à terme leurs études.

Le témoignage que nous vous livrons cette semaine en est la preuve. Des parents qui retournent dans leur pays d'origine. Une jeune femme qui reste en Suisse pour terminer son cursus, seule et sans aide. Situation précaire, besoin d'argent pour payer les factures ou remplir son réfrigérateur. La spirale se met en marche. L'indépendance n'est pas toujours rose et bien que la prostitution occasionnelle ne le soit pas non plus, elle lui permet de gagner une somme généreuse rapidement et en liquide! (lire en page3)Ces derniers mois, le phénomène s'est banalisé. Si l'on en croit certaines études réalisées en France et en Grande-Bretagne, elles seraient ainsi plusieurs milliers, voire dizaines de milliers, à avoir franchi le cap à travers l'Europe. En Suisse, pas de chiffres pour l'heure, mais la situation préoccupe les associations proches des milieux estudiantins qui le font largement savoir. Sans le vouloir, elles ont même créé un buzz qui, au-delà d'une triste réalité et de certains fantasmes, a au moins le mérite de montrer qu'une frange assez importante des étudiants vit dans des conditions délicates. Une passe entre deux cours: à quand des mesures pour y remédier?