Perdre nos libertés sans gagner en sécurité? Non merci.

  • Romain Pilloud, Porte-parole Jeunesse socialiste vaudoise

    Romain Pilloud, Porte-parole Jeunesse socialiste vaudoise

La nouvelle loi sur le renseignement (LRens) sera votée par les Suisses en septembre prochain, suite au lancement d’un référendum pour lequel la Jeunesse socialiste a particulièrement contribué. Elle élargit les compétences des services de renseignement de la Confédération pour lutter contre les menaces qui pourraient toucher notre pays. Les partisans nous vendent un projet équilibré, une loi qui ne s’activerait qu’en cas de soupçon, avec l’aval d’un tribunal. En réalité, la loi prévoit l’exploration totale des réseaux câblés; cela veut dire que des millions de données seront conservées, traitées, sans le moindre soupçon. Selon notre Constitution et la Convention Européenne des Droits de l’Homme, le droit à une sphère privée est violé. Et dans quel climat vit-on lorsque chaque individu devient un suspect potentiel? Certaines personnes sont pourtant prêtes à renoncer à un peu de liberté pour plus de sécurité (un peu comme la France est son état d’urgence...). Une sécurité d’autant plus artificielle que stocker massivement des données, c’est commencer à rechercher une aiguille dans une botte de foin et cela empêche un travail ciblé et efficace. Nous avons déjà les outils pour lutter contre les terroristes. Les jeunes qui s’en vont faire le djihad sont suivis, et s’ils ne sont pas arrêtés à la frontière, ils le sont à leur retour en Suisse. Les services de renseignement, le Ministère Public et les forces de police surveillent et suivent déjà ces risques, efficacement. Il faut voter NON à cette loi, car abandonner nos libertés, c’est un aveu de faiblesse face aux terroristes et sûrement pas un moyen de mieux nous protéger. «Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre et finit par perdre les deux», Benjamin Franklin.