PMA: pourquoi Procap dit non!

  • Marie-Thérèse Weber-Gobet, Responsable de la Politique sociale et ancienne conseillère nationale

    Marie-Thérèse Weber-Gobet, Responsable de la Politique sociale et ancienne conseillère nationale

Le 5 juin, le peuple suisse vote sur la révision de la Loi pour la procréation médicalement assistée (LPMA).19 organisations engagées sur le plan social - dont Procap Suisse - recommandent un «Non»! Car le diagnostic préimplantatoire (DPI) doit être réservé aux couples qui pourraient transmettre une maladie héréditaire grave, soit une centaine chaque année. Pour tous les autres qui recourent à une fécondation artificielle – soit environ 6 000 par an – la sélection d’embryons doit rester interdite. Procap demande des limites claires à l’utilisation du DPI, car selon la logique de cette «optimisation» de l’enfant il ne peut être acceptable d’établir une distinction entre les êtres méritant de vivre et les autres. Le DPI ne garantit pas un enfant en bonne santé et n’aide en rien les couples stériles, puisqu’y recourir ne fait pas augmenter le taux de grossesses. En revanche, cet examen accroît la pression, afin de mettre au monde un enfant sain et performant à tout prix. Le DPI voulu par la LPMA pourrait entraîner la discrimination des personnes handicapées, en transformant le handicap en risques évitables. Procap attend d’une société solidaire qu’elle crée un environnement tenant compte de la vulnérabilité de l’être humain. Là est l’enjeu du DPI. Car la logique de sélection ne s’arrête pas au moment de la naissance, la plupart des maladies et handicaps se manifeste plus tard. Le DPI généralisé peut mettre à mal la solidarité. Cela, nous devons l’empêcher.