Au Flon, le combat est loin d’être fini!

URBANISME • Une nouvelle fois pris à partie par le syndic Daniel Brélaz, le président de l’association My Flon ne désarme pas. Pour Toto Morand, le combat pour la sauvegarde du Flon continue.

Lausanne Cités: Visiblement, la cote d’amour entre vous et Daniel Brélaz est au plus bas. Qu’est-ce que vous lui avez fait?

Guillaume Morand: Moi? Rien. Jamais je n’ai porté d’attaques personnelles contre lui. Je ne sais pas ce qui le pousse à m’avoir constamment dans le collimateur, à m’attaquer de manière si méprisante et mensongère, sinon la volonté de me faire porter seul la responsabilité de la contestation au Flon. Ce qu’il oublie, c’est que l’ensemble des acteurs qui font le Flon aujourd’hui sont opposés à l’arrivée du tram rue de Genève, à la construction de la rampe Vigie-Gonin qui va charrier des milliers de voitures par jour, créer des embouteillages à n’en plus finir et anéantir la forêt qui s’y trouve.

Ce n’est pas le combat de Toto Morand, c’est celui de tous les commerçants, artisans et artistes du Flon.

Alors pourquoi Daniel Brélaz cristallise-t-il ses critiques sur vous?

Il y a de sa part une volonté de me discréditer que je ne comprends pas. Car je ne suis pas un Neinsager. Ni un empêcheur de tourner en rond. Cela fait 25 ans que j’œuvre au Flon. Je ne me suis jamais opposé à son développement, mais là je ne peux tout simplement pas dire oui à un projet qui a été fait dans la précipitation et va causer tant des dégâts sur le quartier, un projet pour lequel on s’est fait rouler dans la farine…

Comment ça ?

Parce que tout a été fait en catimini. Personne n’a été averti. On a découvert le plan de quartier par hasard dans la Feuille officielle. C’est à ce moment-là qu’est apparue la construction de la rampe Vigie-Gonin comme celle de la future Maison du livre et du patrimoine. Tout a été caché pour éviter toute opposition.

Il y a pourtant eu des séances d’information…

Il y a eu des séances d’information, certes, mais jamais de tables ouvertes ou de débats publics. Tout a été fait pour qu’aucun véritable dialogue ne s’instaure.

Le principe de reculer l’arrivée du tram sur la place de L’Europe a pourtant été entériné. Ce n’est pas suffisant à vos yeux?

Cela ne règle pas la problématique, car au final, le quartier serait pris en sandwich entre une entrée de parking côté Montbenon et une route interdite à la circulation au nord. Des conditions difficiles pour faire du commerce et vivre correctement.

Donc?

Donc… réunie en assemblée générale, l’association My Flon, qui représente les intérêts des commerçants du quartier, a décidé à la quasi-unanimité de maintenir ses oppositions contre la solution proposée par la ville. Le combat va donc continuer!