«C'est à qui sera devant sur la photo!»

FUTUR TRAM T1 • Après la polémique née de l'arrivée du futur tram t1 au Flon, faisant front commun, les élus lausannois se sont tous rangés derrière sa réalisation. A une exception près: l'UDC. Le président de son groupe, Jean-Luc Laurent explique pourquoi.

  • Jean-Luc Laurent et son parti veulent plus de garanties au niveau financier. DR

    Jean-Luc Laurent et son parti veulent plus de garanties au niveau financier. DR

Lausanne Cités: L'UDC, seule contre tous, a refusé de voter la résolution qui demande à la Municipalité d'aller de l'avant dans ce projet. Pourquoi?

Jean-Luc Laurent: Nous nous sommes opposés à cette résolution au vu des trop nombreuses incertitudes qui règnent encore à ce sujet. Il est, à notre avis, trop tôt pour s'engager à demander la réalisation de divers projets «dans les meilleurs délais», alors que le financement n'est pas encore totalement défini et que le planning de ces travaux n'a pas été clairement établi. De plus, le projet même du tram t1 n'est pas totalement clair, puisque le Conseiller municipal Olivier Français étudie encore l'option d'un terminus souterrain à la place de l'Europe.

Vous n'êtes donc pas opposé par principe au tram?

Le groupe UDC n'est aucunement opposé au tram t1. La densification programmée de la ville de Lausanne et des communes environnantes démontre clairement la nécessité d'une augmentation des transports publics. Que l'on parle de l'ecoquartier des Plaines-du-Loup, du quartier Valouest à Sébeillon ou du quartier des Fiches, il est devenu indispensable d'adapter le réseau des transports urbains. Je pense qu'il faut voir l'agglomération lausannoise dans son ensemble et qu'ainsi, la nécessité de cette ligne devient tout de suite évidente.

Que pensez-vous de la cacophonie qui a régné tout l'été sur ce sujet?

Après le jeu des petites phrases et des critiques contre la Municipalité voici le temps de l'unanimisme ronflant. Est-ce crédible?La Municipalité de Lausanne a toujours fonctionné comme ça. Dans le traitement des grands projets, c'est à qui sera devant sur la photo. De plus, l'abandon soudain de la police par Marc Vuilleumier a fragilisé cette municipalité qui a été obligée de se réorganiser dans l'urgence. Il faut aussi dire qu'elle est totalement déséquilibrée. Olivier Français seul municipal de droite a fort à faire et se fait quelque peu chahuter par ses collègues de la majorité rouge-rose-verte. C'est logique. Mais il ne faut pas non plus dramatiser et les petites phrases assassines qui fusent de parts et d'autres à certains moments. Elles ne sont que des querelles de clocher sans grande importance pour la gestion de notre ville.

Y a-t-il réellement, selon vous un problème, de concertation de sa part?

Il y a des sujets sur lesquels certains de ses membres aiment se faire mousser, au grand dam des autres. Je pense qu'il est normal qu'un municipal qui a «planché» sur un projet se batte pour le défendre et, comme le syndic n'est pas le dernier à se mettre en avant, certaines frictions peuvent survenir. Mais tout cela est, à mon avis, sans gravité pour la bonne marche de la ville. Quant à parler d'arrogance, il ne faut pas aller trop loin non plus.

On a tout de même parfois l'impression qu'elle ne gère pas les dossiers avec le sérieux et la diligence requis. N'est-t-elle pas au fond victime de ses divisions?

Les Municipaux ne sont pas seuls à traiter leurs dossiers. Ils sont entourés d'un certain nombre de chefs de services et de collaborateurs. Le Conseil communal ayant demandé à la Municipalité de réduire ses dépenses, ces restrictions se reportent également sur le personnel de l'administration et dans certains services, les retards s'accumulent. Reste qu'on peut effectivement constater un certain manque d'unité au sein de la Municipalité. Mais comment faire autrement? Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, Olivier Français est bien seul face à 6 collègues de gauche. Mais peut-on pour autant parler d'une Municipalité divisée? Je ne prendrai pas cette responsabilité.