Philippe Kottelat: Les Lausannois attendaient depuis longtemps des mesures concrètes qui rendraient plus agréable et conviviale ce qu’ils considèrent souvent comme étant la place la plus moche de la ville. Or, vous n’avez proposé que des mesures provisoires, qui plus est partielles. Pourquoi ?
Grégoire Junod: Nous avons surtout proposé des mesures rapides, qui entreront en vigueur avant l’été. Une réflexion urbanistiques sur l’avenir de la place à long terme est indispensable, mais elle ne doit pas repousser aux calanques grecques des changements nécessaires. Cela fait longtemps que la population nous demande de redonner vie à la Riponne avec de nouvelles activités. C’est exactement ce que nous allons faire.
Une des seules mesures concrètes envisagées, c’est la réaffectation des locaux qui abritaient l’ancien Mövenpick pour y installer un restaurant ou café. Or, depuis la disparition de l’enseigne en 1998, beaucoup de restaurateurs ont tenté l’aventure, toujours en vain. N’est-ce pas là d’ores et déjà la chronique d’un échec annoncé que vous venez d’écrire?
Quoi de plus concret que la réalisation d’un jardin phare de «Jardins 2014 » sur la place de la Riponne, l’exploitation de l’ancienne cuisine d’été du Mövenpick dès le mois de juin, l’ouverture d’une annexe de bibliothèque municipale ou encore l’installation de stands mobiles de mets à l’emporter au sud de la place. Il y aura cette année une multitude d’activités sur la Riponne.
Quant à l’ancien Mövenpick, rien n’est jamais gagné, c’est vrai. Mais nous avons d’ores et déjà reçu des dossiers très intéressants et surtout originaux. Pour la première fois je suis optimiste sur la possibilité de relouer cet espace dans la foulée des mesures que nous allons mettre en œuvre.
Pas un mot par ailleurs sur l’affectation de l’ancien cinéma Romandie. Est-ce dire qu’à ce jour vous n’avez trouvé aucune solution pour ce lieu tout à la fois symbolique et emblématique de la ville ?
Mais ce lieu est aujourd’hui utilisé par BD-FIL qui fêtera sa dixième édition du 10 au 14 septembre prochain. Ce sera un très beau festival qui proposera d’ailleurs quelques idées originales à la Riponne.
La droite dénonce un manque de concept global. Dans le fond, n’a-t-elle pas un peu raison ?
Au contraire. Pour améliorer la convivialité de la Riponne et éviter que certains secteurs ne soient réservés à des seules fins de consommation d’alcool ou d’échange de substances psychotropes, il fallait un ensemble de mesures qui touche aussi bien la politique sociale, à l’installation de nouvelles activités ou à des mesures d’aménagement qu’à l’action de police dont une présence régulière et accrue sera assurée sur la place. C’est ce que nous proposons de faire. Quant à la droite, elle réclamait des mesures aussi bien au nord qu’au sud de la place. Aujourd’hui elle nous reproche de faire l’un et l’autre…