Des solutions pour les élèves migrants

INTÉGRATION • Les phéno- mènes migratoires récents impliquent une adaptation des écoles. L’éducateur lausannois Joël Konan vient de sortir un livre qui propose des solutions concrètes pour mieux intégrer les élèves issus de la migration.

  • Joël Konan prône une ouverture plus grande au contexte de l'enfant migrant. DR

    Joël Konan prône une ouverture plus grande au contexte de l'enfant migrant. DR

«Il existe différentes structures spécialisées pour accueillir les enfants migrants, mais aujourd’hui ce sont tous les enseignants qui peuvent potentiellement être concernés par ces situations. Ces derniers se trouvent alors parfois bien démunis», explique d’entrée Joël Konan. D’ailleurs, le Département vaudois de la formation se serait montré intéressé par les solutions et les guides rédigés tout récemment par l’éducateur lausannois d’origine ivoirienne.

Celui-ci prône une ouverture plus grande à la culture ou au contexte de l’enfant migrant qui arrive dans une école. Plus concrètement, il conseille un regard différent de certains professionnels ainsi qu’une attention plus grande portée sur l’intégration dans le groupe, la question de l’identité et les difficultés psycho-sociales.

L’effort d’adaptation doit parfois également être conséquent pour l’écolier arrivant dans une classe helvétique. Philippe Martinet, le chef de service des écoles lausannoises, en est bien conscient: «Dans certaines familles roms ou érythréennes qui arrivent, les enfants n’ont jamais pu aller à l’école de leur vie. Le simple fait d’être assis durant quatre heures de suite est déjà une problématique à résoudre.» De plus, si cet enfant est âgé de 11 ans voire plus, l’apprentissage de tous les codes scolaires ne pourra souvent pas se faire rapidement. Pourtant, il ne pourra pas forcément être accueilli dans une structure différente d’une classe traditionnelle. Une situation que le directeur des écoles lausannoises qualifie même de «véritable sacerdoce pour les enseignants». Il faudra donc bien trouver des solutions convaincantes.

Formation continue

Des logopédistes aux interprètes, en passant par les éducateurs, les psychologues scolaires ou les enseignants, tous sont confrontés à ces nouveaux profils et se retrouvent parfois un peu désemparés. Aujourd’hui, les formations continues ne sont pas suffisamment développées dans ce domaine et pourraient pourtant assurément faire partie de la solution. Cela dit, Christophe Blanchet, le responsable du centre lausannois de ressources pour élèves allophones tient à modérer le constat : «Il faut préciser que la majorité des élèves qui ne parlent pas français en arrivant ont juste besoin d’une aide pour l’apprendre avant de reprendre une scolarité normale voire brillante.» Quant à la minorité, tout le défi réside désormais dans la capacité qu’aura le système scolaire à les éprouver sans les achever afin d’éviter d’éventuelles dérives dangereuses.