«Franchement, pour les riverains, qu’il s’agisse des usagers du gymnase ou du public du Théâtre de l’Arsenic ce n’est pas l’idéal. Ces odeurs récurrentes d’urine ne sont franchement pas agréables et beaucoup d’habitants ont exprimé des plaintes !»
Et pour cause: faute de lieux d’aisance, et depuis la fermeture des salons de la Rue de Genève, les prostituées du quartier Sébeillon-Sévelin se soulagent... dans la rue. Une situation qui n’a pas manqué d’interpeller les conseillers communaux PLR Henri Klunge et Jean-Daniel Henchoz, à l’origine d’un postulat intitulé «Une solution à l’inquiétude des travailleuses du sexe» et dont le traitement a débuté ce mardi au conseil communal.
Problème à résoudre
«Nous avions été audités par la Municipalité dans le cadre du dossier consacré à la prostitution dans ce quartier, explique Henri Klunge. Il se trouve que dans ce processus, la question d’un terrain à mettre à la disposition des travailleuses du sexe a été abordé sans jamais être pris au sérieux. Le but de notre postulat est donc de relancer le débat! Car il y a un problème et il faudra bien le résoudre!»
Un postulat qui demande en effet à la Municipalité d’étudier la possibilité de mettre à disposition des prostituées «un terrain afin qu’elles puissent avoir un endroit où se doucher, uriner, se mettre au chaud».
«Cette idée mérite d’être envisagée sérieusement, poursuit Henri Klunge. De simples toilettes, comme semble vouloir le faire la Municipalité ne sont pas une bonne solution. La commune devra immanquablement payer un Securitas afin que l’endroit ne se transforme pas en lieu de passe».
L’autre avantage d’un lieu dédié, serait incontestablement de permettre aux associations œuvrant dans le domaine de travailler dans de meilleures conditions. «On fait d’une pierre deux coups, observe encore le conseiller communal: en termes de sécurité mais aussi en termes d’accès aux associations de prévention!»
A terme, un local d’accueil
«Cette proposition rejoint à peu de choses près la position de la Municipalité, constate Grégoire Junod, en charge du Logement et de la sécurité publique. Cet automne, nous avions proposé la mise en place d’un local d’accueil équipé également de sanitaires qui aurait pu être géré par Fleur de Pavé. Cette proposition a malheureusement été refusée par l’association.
Nous avons donc décidé d’ouvrir des toilettes pour une période pilote de 3 mois au cœur de la zone de Sévelin en collaboration avec un propriétaire privé. Le projet doit démarrer tout prochainement.
Mais à terme, je suis favorable à ce que nous mettions à disposition un local d’accueil équipé de sanitaires dans la zone de prostitution.»