Il vit depuis 5 mois dans son parking

BLÉCHERETTE • Expulsé de son logement, un vieux monsieur squatte le sous-sol de son immeuble. Les services sociaux tentent de gérer la situation au mieux.

  • L'ancien locataire a élu domicile juste derrière l'entrée du parking. CA

    L'ancien locataire a élu domicile juste derrière l'entrée du parking. CA

C’est un habitant de l’immeuble qui a alerté la rédaction de Lausanne Cités. L’objet de son inquiétude:_la présence d’un sans domicile fixe dans le parking situé au sous-sol de cet immeuble situé à la route du Châtelard 56.

Sauf que le SDF qui squatte les lieux depuis le mois de novembre dernier présente un profil plutôt particulier. Agé d’une soixantaine d’années, il est malade, se déplace à l’aide de béquilles et surtout, c’est un ancien locataire de l’immeuble, expulsé de son appartement pour défaut de paiement de son loyer.

Anormal, en Suisse

«Nous sommes en Suisse, cela ne doit pas se passer comme ça pour une personne à la fois âgée et malade, déplore le patron de l’établissement de restauration situé en bas de l’immeuble. Ce monsieur est très gentil. Parfois il est là, parfois il n’est pas là, mais je le laisse toujours utiliser mes toilettes. Reste qu’il ne peut pas rester comme ça à dormir par terre au milieu des cartons derrière un tracteur dans le parking. Cet hiver, ça va encore, mais certaines années il peut faire - 18°C_là-haut!»

Alerté par nos soins, le service social de la ville de Lausanne avait déjà connaissance du problème. «Le service social se tient informé des expulsions de logement décidées par la Justice de paix, explique Michel Cornut, son directeur. Il contacte systématiquement les personnes concernées pour leur proposer son aide. Il tente d’éviter l’expulsion et, s’il n’y parvient pas, propose un relogement provisoire. Ainsi, en 2013, 54 expulsions ont été évitées et 103 personnes relogées».

Connu des services sociaux

De fait, le vieux monsieur qui squatte le parking de son ancien immeuble n’est pas inconnu du service social de la Ville.

«Dans le cas de Monsieur, poursuit Michel Cornut, vu son âge, nous sommes intervenus avec une certaine insistance, dès l’annonce de l’exécution forcée, mais sans succès. Monsieur est finalement venu nous voir le jour de son expulsion, le 14 novembre dernier, pour nous informer qu’il serait hébergé chez un voisin, qu’il comptait partir ensuite en Bretagne, et qu’il n’avait pas besoin de notre aide. Il a ajouté que son fils prendrait contact avec nous pour récupérer les meubles. Le 27 novembre, nous avons tenté de le recontacter pour nous assurer que tout s’était bien passé comme il l’avait annoncé, mais en vain. Depuis, nous n’avons plus eu de nouvelles».

Justice de paix

Très délicat à gérer, ce type de situation nécessite un doigté certain.

Car le service social ne peut aider que des personnes qui le lui demandent ou, à tout le moins, qui l’acceptent.

Bien entendu, il peut également signaler à la Justice de Paix les situations qui comportent une mise en danger manifeste, le juge pouvant alors ordonner un placement à des fins d’assistance.

Selon nos informations, les services sociaux ont encore effectué une intervention sur les lieux, en vain, la personne concernée n’ayant pas encore pu être localisée.