Jardins familiaux: après la tempête, le retour au calme!

INCIVILITÉS • Jusqu’en 2013, les jardins familiaux lausannois ont fait face à une véritable vague d’incivilités. Rondes de police et éclairage ont amélioré la situation.

«Franchement, je ne comprends pas. Ce sont des actes gratuits et inutiles, et c’est vraiment pénible. Cela n’apporte rien, et ces jardins sont des lieux d’échange et de citoyenneté!»

Président central de l’association lausannoise des jardins familiaux, Jean-Marie Brodard ne cache pas son incompréhension. Et pour cause, ces dernières années, les vols, incivilités et autres déprédations dont font l’objet les jardins familiaux de Lausanne ont très nettement augmenté.

Ainsi, depuis son ouverture il y a trois ans, la nouvelle parcelle de Vidy-Bourget, sise au sud de la boucle autoroutière de Malley, a vu 80 de ses maisonnettes fracturées. «Certaines ont même été visitées trois fois, ajoute M. Brodard. Il n’y a pas beaucoup de vols, mais surtout de la casse. D’ailleurs, d’autres sites sont également concernés, comme par exemple le Châtelard!»

Une évolution déplorable que confirme la police lausannoise. Pour le périmètre de Vidy et ses environs, les dépôts de plaintes ont nettement augmenté passant de 1 en 2010, à 5 en 2011 et à 16 en 2012, année qui a connu une véritable aggravation du phénomène. «Nous avons en outre procédé à quelques interpellations, confirme Sébastien Jost, chargé de communication de la police de Lausanne. Mais il est très difficile de savoir qui sont réellement les auteurs de ces actes d’incivilité. »

Alertées, les autorités ont réagi rapidement. D’abord par un renforcement des rondes de police, «dans les limites des possibilités», indique le municipal Grégoire Junod, mais surtout par la mise en place d’un éclairage spécifique.

«Effectivement, les responsables des jardins nous ont signalé le problème, en dépit du fait que ces lieux sont clos, explique Grégoire Junod. Comme d’habitude face à ce genre de difficultés, nous avons essayé de combiner présence sur le terrain, et solutions techniques».

Eclairage automatique

De fait, la Municipalité a financé l’acquisition de lampes à détection qui, apparemment, ont largement contribué à améliorer la situation. Depuis février 2013, plus aucune plainte pour déprédations ou incivilités n’a en effet été enregistrée par la police. «Cela semble avoir bien fonctionné», se réjouit Grégoire Junod qui exclut tout recours à une éventuelle vidéo surveillance. «Le règlement ne prévoit la vidéo que pour la surveillance des bâtiments publics», ajoute-t-il.

Jean-Marie Brodard, de son côté, se réjouit de la collaboration engagée avec les autorités. «La Municipalité a répondu à nos demandes et a bien joué le jeu, observe-t-il. Depuis des années, elle se montre très consciente de l’importance de ces jardins pour les Lausannois. Car il est primordial que ces endroits demeurent des lieux de quiétude et de convivialité».