La vie palpitante d'une Merguez

  • La vie palpitante d'une Merguez

    La vie palpitante d'une Merguez

Pour certains d'entre nous, la quête d'un bronzage parfait constitue l'essentiel de l'emploi du temps des vacances d'été. Mis à part quelques épisodes de tourista ou le visionnement des rediffusions de Question pour un champion sur TV5 Monde, la seule activité excitante du voyage se résume alors à se retourner toutes les demi-heures sur un transat loué une fortune au milieu d'une foule compacte et d'une odeur persistante d'huile de monoï.Ignorant sciemment l'utilité de la crème solaire dans le but ultime d'obtenir un teint halé à se faire raccompagner à la frontière, ils finissent dans le meilleur des cas avec la tronche d'une Merguez, dans le pire avec celle d'un cervelas mal pelé. Sur la plage, les plus hardis lisent le guide du Routard afin de découvrir tous les lieux passionnants qu'ils n'auront pas le courage de visiter, les autres se contentent généralement du dernier Musso qui a le principal avantage de pouvoir s'acheter en kiosque et de ne pas obliger la fréquentation hostile d'une librairie.

Que ce soit bien clair, toute cette chaire cuisante ne sert à rien d'autre qu'à remplir les salles d'attentes des dermatologues. A la limite, pourrions-nous reconnaître à cette Amicale du mélanome la fonction de garde manger pour moustiques paresseux, mais dans l'ensemble ils pourraient bien trépasser sans que personne ne s'inquiète jusque la nuit tombée. De retour au bord du Léman, ils n'auront que leurs bonnes mines à montrer à leurs collègues, mais rien de plus à raconter que s'ils étaient restés enfermés deux semaines dans une cabine du solarium self-service de leur quartier. Vivement l'hiver que la pâleur redevienne socialement acceptable.