La Ville veut un espace de consommation sécurisé

  • La Ville veut un espace de consommation sécurisé

    La Ville veut un espace de consommation sécurisé

DROGUE • Quelque dix ans après le refus en votation d’un local d’injection, Lausanne va combler les lacunes de son dispositif «addictions» en proposant l’ouverture d’un espace de consommation sécurisé ainsi qu’un programme d’insertion pour les toxicomanes.

À l’origine de cette décision, un constat: l’injection dans les WC ou les parcs publics est aujourd’hui telle qu’elle fait courir d’importants risques sanitaires, non seulement aux consommateurs, mais aussi à l’ensemble de la population, raison pour laquelle l’Office fédéral de la santé publique présente l’espace de consommation sécurisé (ECS) comme l’une des principales mesures de réduction des risques et des méfaits liés à la consommation de drogues. En Suisse, il en existe du reste douze déjà, répartis dans huit villes, essentiellement suisses alémaniques si l’on excepte Genève et Bienne. Dans les lieux précités, ils ont permis une diminution sensible de la consommation et des déchets dans l’espace public ainsi qu’une amélioration de l’état de santé des usagers. Cela sans qu’on assiste ni à une augmentation de la consommation ni à celle du nombre de consommateurs.

C’est forte de ce constat que Lausanne a choisi de leur emboîter le pas. La Municipalité entend ainsi confier à la Fondation ABS, déjà en charge du Passage et de la Terrasse, l’ouverture d’un ECS sous la forme d’un projet pilote. La mise en œuvre de ce dernier sera accompagnée par divers services et institutions, les service social et de police notamment, et l’évaluation sera confiée à l’Institut Universitaire de Médecine Sociale et Préventive (IUMSP).

Au-delà de ces mesures sanitaires, la Municipalité souhaite également offrir de nouvelles perspectives aux consommateurs. Le service social a lancé le projet des jobs à seuils adaptés, dont le financement est assuré par le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) pour les usagers au bénéfice du RI et dont la mise en œuvre a été confiée à la Fondation Mère Sofia. Il s’agit maintenant d’élargir cette offre aux autres consommateurs les plus démunis.