Lausanne Cités: Depuis le 1er mars dernier, les gendarmes cantonaux, comme les policiers municipaux, disposent d'un nouveau code éthique. Le corps de police lausannois, qui s'était doté de son propre code éthique en 2008, se rallie aux dispositions cantonales. Pourquoi ?
Grégoire Junod: La police de Lausanne a été précurseur en 2008 en se dotant de son propre code de déontologie. Dans le cadre de la réforme policière et de la nouvelle loi cantonale, il a toutefois été décidé d'avoir un code cantonal définissant les pratiques professionnelles des policiers dans l'ensemble du canton. Il était donc prévu dès le départ que Lausanne s'y rallie. C'est maintenant chose faite.
Que contient-il de différent - ou de nouveau - par rapport au code qui était en vigueur à Lausanne ?
Dans l'ensemble très peu de choses. Les différences portent sur des détails
Peut-on dire qu'il va changer l'attitude de le police dans son approche des délinquants !
Non, le cadre de travail n'est pas modifié.
Dans la population, beaucoup s'inquiètent toutefois et pensent que ces règles ne vont plus permettre aux policiers de faire leur boulot comme avant?
Ce nouveau code n'induit pas de changements pour la police de Lausanne.
Pour vous, il ne s'agit donc pas de règles qui marqueraient un recul de l'autorité face à la délinquance ?
Pas du tout. Lausanne vient de se doter d'une plan d'action de sécurité publique qui met la priorité contre les délits commis dans l'espace public (deal, vols à la tire, effractions sur les véhicules, etc.). La présence policière dans la rue a été renforcée et le sera encore à l'avenir. Nous sommes donc déterminés à mieux préserver l'espace public et à améliorer la sécurité à Lausanne. Mais il ne faut pas confondre une politique de sécurité publique, dont Lausanne s'est maintenant dotée, et un code de déontologie qui fixe un cadre nécessaire à l'activité des policiers.
Parce que la police est régulièrement amenée, de part sa mission, à porter atteinte aux libertés individuelles ou à utiliser la force, nous devons veiller à ce qu'elle le fasse dans le respect de la dignité des personnes et des principes d'intérêt public et de proportionnalité. C'est le sens d'un code de déontologie. C'est une bonne chose d'avoir dorénavant les mêmes règles dans tout le canton.