Le «coup de gueule» du syndic de Prilly

INCIVILITÉS • Prilly est-il devenu le Bronx? Dans le dernier journal de sa commune, le syndic Alain Gilliéron se fend dans tous les cas d’un «coup de gueule» aux «jeunes et moins jeunes délinquants urbains» qui y sévissent. Et il ne mâche pas ses mots!

  • L'incivilité commence parfois par des graffitis et peut aller beaucoup plus loin. DR

    L'incivilité commence parfois par des graffitis et peut aller beaucoup plus loin. DR

Plusieurs centaines de milliers de francs! Voilà ce que coûterait chaque année le vandalisme à Prilly. Qui l’affirme? Le syndic de la ville en personne. Dans une «Lettre ouverte ou «coup de gueule»... à celles et ceux qui ne respectent rien ou peu de chose!» parue dans Le Prill’ héraut, le journal de la commune.

Incivilités à la pelle

A l’origine de ce coup de gueule d’Alain Gilliéron, une série de d’actes de vandalisme qui ont secoué la commune ces derniers mois, notamment des plates-bandes communales saccagées, des murs tagués, des revêtements de facade et des stores fracassés, des places de jeux et des containers incendiés ou encore des chantiers et des machines vandalisés. «J’aimerais ici exprimer toute ma déception, ma colère et mon ras-le-bol de vos comportements, vous les jeunes ou moins jeunes petits délinquants urbains», écrit un Alain Gilliéron visiblement excédé par cette situation. Qui ajoute :«Sachez que l’argent émanant de l’ensemble des contribuables serait bien mieux employé pour venir en aide aux plus démunis ou augmenter notre qualité de service à la population plutôt que de servir à des réparations onéreuses, à signer des contrats avec des sociétés de surveillance, à payer des employés pour récupérer des dépôts sauvages ou à poser des caméras de vidéo-surveillance désormais indispensables.»

Prilly, le Bronx?

La commune de Prilly serait-elle devenue le Bronx? «Evidemment, pas! Il ne faut rien exagérer,» explique Frédéric Schaer, le comman-dant de la police de l’Ouest lausannois (PolOuest) qui comprend toutefois ce «coupe de gueule.» «Comme les autres communes de l’agglomération, nous avons en permanence à faire face à des incivilités, qu’il s’agisse de nuisances sonores, de graffitis ou autres dépradations, ajoute-t-il. Et, parfois, même à des événements plus graves. Le phénomène n’est pas nouveau comme il n’est pas constant non plus. Il apparaît par vagues successives d’où la difficulté de l’anticiper et de procéder à des flagrants-délits, même s’il se fait jour plus souvent en période estivale ou de vacances scolaires. »

Est-ce dire dès lors qu’il est imputable tout spécialement à des jeunes? «Là non plus, il ne faut pas généraliser», tient à préciser Frédéric Schaer qui avoue toutefois que le manque de suivi parental et la perte de repère chez de nombreux jeunes ne facilitent pas spécialement les choses.»

Phénomène pas nouveau

Toujours est-il qu’à Prilly, le phénomène n’est pas nouveau. En 2009, visiblement déjà excédé par certains débordements, la commune avait engagé des agents de sécurité privés, pour effectuer des patrouilles dans les endroits sensibles de son territoire. Avant d’envisager la pose de caméras de vidéo-surveillance. «Nous ne voulons pas laisser le champ libre aux casseurs!», notait alors Alain Gilliéron. Depuis, malheureusement, la situation ne semble guère avoir évolué dans le bon sens.