A l'Unil aussi, le vol ne paie pas!

UNIVERSITE DE LAUSANNE • 32'460 cuillères, fourchettes et couteaux ont été volés à l'Université de Lausanne (Unil) en 2011. L'institution contre-attaque et finance une campagne de sensibilisation contre le vol des couverts de ses cafétérias.

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    A l'Unil aussi, le vol ne paie pas!

«Ne gardez pas les couverts», voici le doux euphémisme que martèlent les affiches de la dernière campagne de sensibilisation de l'Université de Lausanne. Pour mieux inciter les étudiants à ne plus «piquer» les couverts de ses différentes cafétérias, les pancartes se teintent d'humour. «Gardez le look, pas les couverts» annonce ainsi une affiche en grosses lettres sur laquelle on voit une jeune étudiante dans sa salle de bain qui utilise une fourchette de l'Unil pour fixer son chignon. Sur une autre, un homme utilise une cuillère comme chausse-pied: «gardez les pieds sur terre, mais pas les couverts», peut-on lire sur celle-ci.Frédéric, étudiant en droit à l'Université de Lausanne, déclare bien aimer ces affiches. «Elles sont assez belles et les idées pas mal», mais «à priori, une campagne c'est un peu ridicule, il faut croire que les vols sont importants». Et c'est le cas: en 2010, 28'950 cuillères, fourchettes et couteaux ont disparus des bacs des cafétérias de l'université, 32'460 en 2011.

Parlons argent

A quelques francs par couvert, les montants disparus sont considérables. «C'est une grosse somme sur un salaire, mais peu en regard de la taille de l'institution et de la quantité de repas fournis par jour» avoue Benoît Frund, vice-recteur «Durabilité et Campus». Ces vols ne mettent de loin pas en péril l'institution. Mais alors pourquoi financer une campagne et non pas racheter simplement des couverts? Est-il moins coûteux de faire une campagne d'affichage que de réinvestir chaque année dans 32'460 couverts? Benoît Frund confesse que la campagne de sensibilisation coûte beaucoup moins chère que la somme des vols. Pour cause, ce n'est pas une agence de communication qui s'occupe de celle-ci, mais les collaborateurs de l'université. Mais pour le vice-recteur, là n'est pas l'essentiel. Chaque année, des quantités importantes d'acier disparaissent. Le but de la campagne de sensibilisation est de rappeler aux étudiants ou autres clients qu'il faut utiliser de manière saine les matériaux, que les couverts ne sont pas leur propriété et que ce genre d'actes constituent purement et simplement du vol. Le personnel des cafétérias constate que les gens viennent se servir impunément. Pourtant, les coupables se sentent dans leurs droits et des réactions comme, «j'ai payé mes taxes d'inscription, donc je peux faire ce que je veux», apparaissent.

Humour et ironie

Les affiches veulent donc désensibiliser les coupables de cette habitude, loin d'une affaire de sous apparemment, et rappellent qu'il est primordial de ramener la vaisselle. Elles le font sur le ton de l'humour et de l'ironie, pour se moquer «gentiment» de ceux qui ont oublié la règle. «Quand on va dans un restaurant, on ne part pas avec l'assiette et les couverts!» résume très bien, le sourire aux lèvres, le vice-recteur. Cette campagne plutôt étonnante, voire amusante, se conduit sous le label Campus Plus, qui a identifié la lutte contre les vols comme un élément de sa politique de convivialité et de respect de l'environnement.