Mes amis, mes boules et ma cirrhose

  • Vivement l’hiver: Balade de l’été: Un tout jeune lac naturel

    Vivement l’hiver: Balade de l’été: Un tout jeune lac naturel

A voir la sur-occupation des terrains qui y sont dédiés, la pétanque connaît toujours un succès important durant les vacances d'été. On y reconnait le véritable amateur à son verre de pastis, la marque de transpiration qui traverse tout le dos de son T-shirt et, surtout, à sa raie ruisselante qui dépasse du short lorsqu'il ramasse ses boules. Tout cela avec, généralement, un grand sourire niais provoqué par une insolation redoutable affectant irrémédiablement les capacités cognitives de celui qui préférait ne pas mettre de casquette.

En revanche, les féministes devraient éviter de se promener à Vidy, la Sallaz ou même sur la place de Milan, car la vision de ces troupeaux de mâles en débardeurs jouant aux boules pendant que les femmes rangent le pique-nique aurait sûrement suffi à décourager même la plus pugnace des suffragettes. Quoi qu'on en dise, ce sport possède tout de même l'avantage non négligeable de ne nécessiter aucune condition physique particulière, tant que son bide n'empêche pas de visualiser le cochonnet.

A vrai dire, le foie est la seule partie du corps véritablement mise à l'épreuve sur un boulodrome. Après deux verres de Ricard chaud, quelques décis de rosé sulfaté et deux ou trois bières discounts, le seul véritable champion est celui qui arrivera, dix ans après, à éviter la cirrhose. Rappelons, en passant, que le raisin et l'anis ne peuvent pas être comptés, dans ce contexte, comme une portion de fruits ou légumes et que le levé du bras même répété sur une demie journée ne suffit pas pour être considéré comme une activité physique. Il vaudrait donc mieux compléter tout cela avec un peu de jogging pour avoir une chance d'enseigner l'art du carreau à ses petits-enfants.