Migrants: une rumeur sans fondement!

AV. D’ECHALLENS • La rumeur enfle du côté de l’avenue d’Echallens, à Lausanne. L’EVAM serait sur le point d’agrandir son bureau d’accueil des mi- grants sis au numéro 64. Inquiétude de nombreux habitants, mais la rumeur est sans fondement!

«Ce que nous ne voulons pas, c’est être mis une nouvelle fois devant le fait accompli. En 2013, quand le guichet pour demandeurs d’asile de l’Établissement vaudois d’aide aux migrants (EVAM) a été installé, ce fut le cas. Il ne faut pas que ça recommence!» Ce cri du cœur, c’est Claude (*) qui le pousse. L’objet des craintes de ce retraité qui habite depuis près de 40 ans l’avenue d’Echallens, une rumeur: le numéro 64 de l’avenue, qui abrite le fameux guichet de l’EVAM, va être agrandi. Comment? En utilisant la surface laissé vacante par la pharmacie qui le jouxte et qui va se déplacer de l’autre côté de la rue, plus en amont.

D’où provient cette rumeur? Est-elle crédible? Dans tous les cas, elle semble passablement agiter les esprits dans le quartier. «Il y a de quoi», note Jacques (*) qui tient un petit commerce à deux pas de là. «Il y a deux ans, c’est vrai, tout s’était fait en catimini et on nous avait informés au tout dernier moment de l’ouverture de cette structure qui a posé pas mal de problèmes aux habitants et aux commerçants.» Lausanne Cités s’en était du reste fait l’écho (LC / édition du 11 avril 2013). Des va-et-vient incessants et des attroupements, ajoutés aux nombreux Roms qui venaient mendier et aux dealers qui faisaient leurs petites affaires au vu et au su de tout le monde, avaient suscité la grogne de la population. Notamment des commerçants qui estimaient qu’ils faisaient fuir les clients.

Retour au calme

Mais à terme, le quartier avait retrouvé son calme. «En apparence seulement», souligne Claude. «Il y a moins d’attroupements, c’est vrai, mais les incivilités persistent, avec des gens qui vont uriner n’importe où et les petits trafics continuent.» Avant de lancer une petite pique à la Ville: «La Municipalité a peut-être nettoyé le centre-ville des dealers, mais ici il y en a encore régulièrement. Pour le reste, nous n’avons rien contre les réquérants, mais personne ne souhaite que l’EVAM se développe plus, surtout qu’une nouvelle structure doit déjà voir le jour prochainement à la hauteur du numéro 113 .»

Aucun projet de ce type

A l’EVAM, Evi Kassimidis tombe des nues. «Ces rumeurs sont totalement infondées», note-t-elle d’emblée. «Nous n’avons rien fait pour que la pharmacie se déplace et nous n’avons aucun projet d’agrandissement du guichet d’accueil.» Quant à la création d’une nouvelle structure d’accueil pour les migrants, elle souligne que l’EVAM a largement informé la population à ce sujet. «Près de 700 foyers du quartier ont reçu une lettre» affirme-t-elle. Ces missives expliquaient que l’EVAM, qui a racheté l’immeuble situé au numéro 1 du chemin du Chasseron ), allait être réhabilité pour accueillir des migrants et que, depuis le 1er juin dernier, certains d’entre eux, qui étaient jusqu’ici confinés dans des sous-sols, allaient provisoirement occuper les lieux.