Offensive de charme pour McDo

EPALINGES • Après le lancement, il y a six semaines, d'une pétition contre l'établissement d'un futur restaurant au carrefour des Croisettes, le géant du fast-food engage des négociations tous azimuts. Rencontres avec la Municipalité et les pétionnaires vont bon train.

  • Le carrefour des Croisettes, très fréquenté.

    Le carrefour des Croisettes, très fréquenté.

Pour une offensive de charme, c'est une offensive de charme. Fidèle à la politique de communication volontariste qu'il mène depuis de nombreuses années, McDonald's joue la transparence et la concertation, sur le projet d'établissement d'un restaurant à Epalinges, au carrefour des Croisettes près du terminus du M2. Ce projet a en effet suscité de nombreuses inquiétudes, tant de la part de la Municipalité que de celle des habitants de la commune.Il y a un mois et demi, certains d'entre-eux n'ont pas hésité à lancer une pétition destinée à faire comprendre au géant de la restauration rapide qu'il n'était pas le bienvenu à Epalinges. Objectif: «montrer à la fois à la Municipalité et à McDonald's que des tas de gens ne sont pas d'accord». Parmi les craintes exprimées, pêle-mêle, une dénonciation de la malbouffe, des déchets générés par l'exploitation du restaurant, mais aussi des problèmes de circulation induits par l'ouverture de l'enseigne, dans une zone déjà passablement sollicitée.

Rencontre

Plus de six semaines après le lancement de la pétition, on apprend que son initiateur Gilles Cotton a rencontré les responsables de la célèbre chaîne de restauration. «Après que nous ayons appris son existence dans la presse, nous avons contacté les responsables de la pétition, explique Aglaë Strachwitz, responsable de la communication chez McDonald's Suisse. En compagnie de notre directeur du développement, nous leur avons fait visiter notre restaurant de Crissier et expliqué notre fonctionnement et notre politique. Pour nous il est très important d'avoir un dialogue ouvert, et d'expliquer comment nous nous intégrons dans le voisinage, car c'est un des facteurs du succès.»«Effectivement, confirme Gilles Cotton. Ils m'ont contacté, reçu et présenté longuement ce qu'ils faisaient en termes de nutrition et d'écologie.» Et d'ajouter: «C'est vrai qu'ils font des efforts, par exemple pour mettre moins de sel dans les frites etc. Bien sûr, il y a dans cette démarche une bonne part de marketing pour améliorer leur image, et même si leurs efforts sont réels, je n'ai pas changé d'avis sur le fond».Sur le front de la Municipalité, les choses bougent également. Les rencontres, échanges téléphoniques et épistolaires vont bon train, d'autant qu'une quarantaine de postes de travail pourrait être générés par l'ouverture du restaurant.

Cautèles

«Nous avons fixé un certain nombre de cautèles, en termes d'horaires d'ouverture, de gestion des déchets, de nuisances et surtout de mobilité, question très importante pour nous, explique Maurice Mischler, le syndic d'Epalinges. Le dialogue se poursuit, et pour l'instant je dois dire qu'ils écoutent nos demandes avec une attention pointilleuse.»Et il y a mieux. Si le permis de construire venait à être délivré, McDonald's s'engage «évidemment» à maintenir le dialogue avec les pétitionnaires. «Nous les tiendrons informés, et nous resterons volontiers disponibles s'ils ont encore des questions», conclut Aglaë Strachwitz.