Pétition lancée contre la prostitution

SÉVELIN • Les habitants du quartier de la route de Genève et du chemin de Boston ne supportent plus les nuisances liées à la prostitution dans leur quartier. Ils viennent de lancer une pétition pour obliger la Municipalité à trouver une solution rapide et durable.

  • Les habitants du quartier de Sévelin n'en peuvent plus! VERISSIMO

    Les habitants du quartier de Sévelin n'en peuvent plus! VERISSIMO

«C’est chaque jour le même spectacle affligeant. Dès la nuit tombée, surtout le week-end mais aussi durant la semaine, c’est un bal incessant de voitures qui tournent dans le quartier et, au petit matin, le spectacle affligeant d’une multitude de préservatifs jetés à même le sol là où arrivent plus de deux mille apprentis et étudiants qui fréquentent les écoles du coin». Habitant à deux pas de la rue de Genève, sur le chemin de Boston, Lilly Bornand n’en peut plus. A l’image de la plupart des habitants qui jouxtent le quartier de Sévelin, elle en a ras-le-bol de voir que la Municipalité, «malgré ses promesses», ne trouve aucune solution pour régler clairement et durablement le problème lié à la prostitution. Avec un autre habitant du quartier, Walter Padula, elle a décidé de prendre le taureau par les cornes et vient de lancer une pétition intitulée «Pour une ville sans prostitution de rue.»

Un quartier vert et vivant?

«On ne cesse de nous dire que Sévelin bouge et se transforme en un quartier urbain où habitants, artisans, étudiants, professeurs ou encore artistes et employés cohabitent et apprennent à vivre ensemble», explique-t-elle. «C’est bien, mais on oublie l’essentiel. Lors d’une récente soirée ouverte au public organisée par la Municipalité et Equiterre, plus de 150 personnes ont pu exprimer leurs désirs et leurs vœux pour l’avenir du quartier. A cette occasion, la prostitution de rue a été violemment critiquée, personne n’imaginant une requalification urbaine possible pour un quartier vert et vivant avec de la prostitution dès la nuit tombée. »

Des habitants interpellés

Pour les deux pétitionnaires, cette situation est d’autant plus inacceptable que les hommes qui habitent le quartier et rentrent chez eux le soir sont souvent sollicités avec insistance par les travailleuses du sexe. «Non seulement ces messieurs se font dévisager sans aucune réserve, mais aussi parfois tirer par le bras et interpeller par un “ça va chouchou?” sans aucune vergogne. Et ce sont eux qui sont mal à l’aise, le comble!», note encore Lily Bornand.

Elle souligne par ailleurs que la pollution et le bruit liés au passage incessant de véhicules 20 heures sur 24 ne sont pas acceptables en pleine ville et que le quartier souffre aujourd’hui d’une image très négative. «Si les prostituées ont des droits, les habitants, des citoyens qui payent des impôts, en ont tout autant. La lutte contre le bruit est aussi une priorité au niveau fédéral, mais pas à Lausanne, semble-t-il !»

villessansprostitutionderue@gmail.com