En septembre 2012, les habitants de Bussigny rejetaient un projet de construction d'un quartier à la rue de l'Industrie, soutenu par la Municipalité. Le mécontentement des habitants s'était en effet cristallisé sur la hauteur d'une tour: 60 mètres. Les autorités qui ont tiré les leçons de cette votation, viennent de présenter un cadre contraignant d'ici à l'horizon 2025 tenant compte des vœux exprimés par la majorité des habitants.Désormais à Bussigny, tous les acteurs savent à quoi s'en tenir: des bâtiments dont la hauteur maximale est à 30 mètres; une croissance démographique limitée à 3000 habitants supplémentaires au maximum sur les dix prochaines années; et un phasage de réalisation en trois temps, afin d'assurer un développement harmonieux de la commune. «La Municipalité garde son cap vers une densification raisonnable, mais de manière contrôlée et réaliste par rapport au contexte actuel», souligne la syndique Claudine Wyssa. Pour y parvenir, l'exécutif a tenu compte de l'héritage du passé, des projets présents et futurs et surtout des attentes de la population.
Constructions par étape
La Municipalité refusera à l'avenir de soutenir tout projet intégrant des bâtiments de plus de 30 mètres sur son territoire. Elle s'engage aussi à maîtriser la hausse de la population dans son ampleur en la limitant à 3000 nouveaux habitants au maximum sur les dix prochaines années. «L'échelonnement de cette croissance est essentiel pour la qualité de vie. La première phase couvre les projets aboutis ou sur le point de l'être, comme le début des Jonchets ainsi que divers projets de petite envergure», relève la syndique.La 2e phase qui s'étend jusqu'en 2023 couvre la seconde étape des Jonchets, le nouveau projet en gestation de la rue de l'Industrie, une petite partie du projet Champel et les premières étapes de Cocagne-Bruyère et de Bussigny-Ouest, soit près de 2000 habitants. Enfin, la 3e phase, allant au-delà de 2023, regroupe la suite de projets démarrés dans l'intervalle et de nouveaux projets tels que Rente ou Arc-en-Ciel. «L'ambition n'est pas de freiner une évolution inéluctable, mais d'accompagner une croissance qui donne du sens à la préservation de la qualité de vie à Bussigny», souligne Jean-Daniel Lüthi, municipal en charge de l'urbanisme.
Trop contraignant?
Avec ce cadre contraignant, Bussigny ne risque-t-elle pas de faire fuir d'éventuels investisseurs privés? «Peut-être, mais nous devons faire comprendre aux propriétaires que, s'ils veulent que leur projet ait des chances de passer le cap d'un vote populaire, ils doivent revoir leurs critères», ajoute Claudine Wyssa.Présenté au Conseil communal le 27 mai dernier, ces nouvelles dispositions seront présentées à la population le 17 juin prochain à l'occasion d'une séance d'information.